En réaction au blocage des étudiants, la direction de l'Université de Nantes a décidé la fermeture totale du campus. Pour les syndicats du personnel, ce choix est une stratégie politique pour étouffer la mobilisation.
A l'université de Nantes, les syndicats du personnel se mêlent à la bataille que se livre les étudiants et la direction depuis mercredi. Ils sont en effet sortis du bois pour dénoncer ce qui s'apparente selon eux à une stratégie politique de la part de la direction.
Mercredi 14 février, Olivier Laboux, président de l'Université, a en effet annoncé dans un communiqué la fermeture totale du campus du Tertre suite au blocage des étudiants. La veille, une partie du campus avait déjà été fermée, sans provoquer de réaction des syndicats.
Mais la direction a franchi un pas supplémentaire, fermant notamment la bibliothèque universitaire. "Un véritable lock out complètement excessif" selon les sections syndicales FSU et Sud-Education qui se réunissent à 12 h 30 en assemblée générale.⚠️ Fermeture de tous les bâtiments du campus Tertre jusqu'à nouvel ordre, message du président #UnivNantes à l'ensemble du personnel et des étudiant(e)s : pic.twitter.com/35HZhSjzCI
— Université de Nantes (@UnivNantes) 14 février 2018
"Étouffer la mobiliation"
Pour eux, aucun doute, le président de l'université répond à "un objectif politique : étouffer la mobilisation" des étudiants contre le Plan Étudiant du gouvernement, qui prévoit notamment la sélection à l'entrée des facs. Au contraire, les sections syndicales affirment leur attachement "à une université ouverte, lieu d'accueil et d'échanges contradictoires".
Des propos en soutien aux étudiants manifestants, qui avaient déjà réagi à la décision de la direction mercredi soir, la décrivant comme une tentative "de diviser les étudiant-e-s, mais aussi isoler et étouffer notre clameur".
Olivier Laboux justifie de son côté la fermeture du campus par un besoin de sécurité, ajoutant qu'"il est par contre totalement inenvisageable que quelques dizaines d'étudiants et non-étudiants bloquent ainsi l'accomplissement de nos missions de service public et empêchent plus de 11 000 étudiants et personnels de travailler, d'étudier et d'accéder librement à l'université".