Le Pont de Cheviré permet à plus de 100 000 véhicules par jour de franchir la Loire. Sous la chaussée, se cachent 1 500 mètres de galeries. Ce lieu confidentiel réserve bien des surprises qu'Alexis Ziane, comédien, a pu découvrir dans ce troisième épisode de L.A Confidentielle.
William Huitric, chef du pôle de gestion des ouvrages d'art à la DIRO (Direction Interdépartementale des Routes Ouest), ne préfère pas divulguer la localisation exacte de l'entrée du site. "Il ne faudrait pas donner de mauvaises idées à des petits malins", explique-t-il en amont du tournage.
La DIRO a déjà rencontré quelques mésaventures par le passé, avec l'intrusion d'individus à l'intérieur du Pont de Cheviré. En conséquence, les accès aux piles ont été condamnés.
Dans les entrailles du pont
Sous la chaussée empruntée par des milliers d'automobilistes au quotidien, se trouve une galerie technique longue de 1 500 m.
L'endroit bétonné et mal éclairé est interdit au public. Quelques hommes et femmes y pénètrent pour réaliser des travaux d'inspection et d'entretien.
Tous les mois, des seaux remplis de terre et de détritus perdus par les véhicules sont évacués via une trappe, à l'aide d'un treuil.
Le pont permet aussi le passage de la fibre optique du nord au sud de la Loire.
Les professionnels de la DIRO mènent aussi un combat contre un animal envahisseur qui a trouvé dans les arcanes de l'ouvrage nantais un lieu de refuge et de reproduction : le pigeon. Il se nourrit au silo à grain à proximité et vient nicher et se reproduire au sein du pont. La fiente des oiseaux est corrosive pour les structures métalliques du pont. Il faut aussi contenir son envahissement pour la sécurité des automobilistes.
Un à deux pigeons sont donc capturés chaque mois dans des cages puis relâchés.
La construction du Pont de Cheviré
Après différentes hypothèses : tunnel, pont suspendu, c'est sous le mandat de Michel Chauty, maire de Nantes de 1983 à 1989, que la décision est prise de construire un viaduc qui permettrait de franchir la Loire à l'ouest de la ville. Philippe Fraleu en sera l'architecte.
Trois contraintes principales vont lui dicter ses plans. Le pont doit laisser passer le trois-mâts le Belem, la proximité de l'aéroport Nantes Atlantique lui impose une hauteur maximum de 91 mètres, et la différence de terrains géologiques entre les rives nord et sud.
Le moment le plus spectaculaire de cette construction est la mise en place de la travée centrale, longue de 242 mètres et pesant 2 200 tonnes. Arrivée sur une barge depuis Saint-Nazaire où elle a été construite, il faudra 27 heures pour la hisser.
Les travaux vont durer 52 mois. Ils commencent fin 1986 et le pont, qui est en fait un viaduc, est inauguré le 27 avril 1991 par Michel Rocard, Premier ministre de l'époque.
Au fur et à mesure des travaux, le coût s'envole et passe de 275 millions de francs à 522 millions de francs, soit 128,1 millions d'euros aujourd'hui. L'État a pris en charge 55 % du budget et le reste fut financé par le Syndicat Intercommunal à Vocation Multiple de l'Agglomération Nantaise.
Prévu pour laisser passer 40 000 véhicules jour à l'époque, son trafic a aujourd'hui quasiment triplé.
Équipe du VLIPP, le média étudiant Nantais :
Réalisation : Augustin Flepp
Comédien : Alexis Ziane
Chef opérateur : Fabien Dolbeau
Cadrage : Margaux Bannwarth
Prise de vue aérienne : Vincent Schaub
Son : Marcelin Brisard
Montage : Augustin Flepp et Margaux Bannwarth
Graphiste : Pierre Lemboli
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