Pascale Geffroy, représentante syndicale des médecins généralistes n'a pas supporté de rester sans réagir alors qu'une manifestation contre le port du masque s'organisait sur sa commune. Elle y est allée.
Lorsqu'elle a entendu parler de cette manifestation, Pascale Geffroy a senti la colère monter en elle.
A Orvault, près de Nantes, une poignée d'adultes et quelques enfants se sont rassemblés sur la place de l'église ce samedi en début d'après-midi pour dire leur opposition au port du masque par les enfants dès 6 ans.
"J'étais en colère qu'il y ait ce genre de manifestation" déclare Pascale Geffroy qui est généraliste à Orvault et présidente du syndicat MG France pour la Loire-Atlantique.
"Je trouve cela affligeant"
Alors, avec sa consœur déléguée nationale de ce syndicat, elle a pris sa blouse blanche et est allée se poster de l'autre côté de la place pour s'opposer à cette manifestation. Calmement, pacifiquement mais fermement."Sur le plan scientifique, dit-elle, je trouve cela affligeant, complètement incroyable. "
Pascale Geffroy raconte que plusieurs adultes sont venus à leur rencontre.
"Ils sont venus nous parler en vitupérant, le masque sous le menton, raconte-t-elle, que les chiffres (communiqués à propos de la pandémie) étaient faux, que nous ne savions pas de quoi nous parlions. Ils ne se positionnaient pas en tant que soignants mais en tant que parents et ils disaient savoir mieux que nous."
De quoi faire bondir la généraliste et sa collègue.
"C'est nous qui allons soigner les parents de ces gens-là"
"C'est difficile de laisser faire ça, poursuit Pascale Geffroy. C'est nous qui allons soigner les parents ou les grands-parents de ces gens-là. Ça fait six mois que ça dure !"Pascale Geffroy s'inquiète de voir les théories complotistes se développer dans son département. "Des patients Covid, j'en vois tous les jours" témoigne cette médecin qui hésite entre laisser dire pour ne pas faire plus de publicités aux théories complotistes et s'y opposer clairement. Ce samedi, elle a fait le choix de s'y opposer.
"Un choix impulsif" dit-elle.
La réponse des parents d'élèves
"On était une soixantaine de parents et d'enfants, témoigne Claire qui faisait partie des parents d'élèves présents ce samedi à Orvault pour cette manifestation. On était là dans un bon esprit. Le vendredi, c'était la journée mondiale des droits de l'enfant. On est un collectif d'une école d'Orvault qui s'est élargi à d'autres écoles de Nantes nord et on voulait juste défendre les droits de nos enfants."Claire dit avoir recueilli avec son collectif de nombreux témoignages d'enfants qui évoquent des maux de tête ou ont affiché un refus d'aller à l'école, tout au moins, une difficulté d'y aller depuis que le masque est obligatoire pour les plus de six ans. Pourquoi ne pas avoir attendu l'arrivée de masques transparents demande cette mère qui pense que le masque est contreproductif chez les plus jeunes et que l'on va peut-être regretter cette mesure dans quelques semaines ou mois.Claire ne remet pas en question la réalité de la pandémie mais la méthode. "On est dans un débat hystérisé, dit-elle, dès qu'on n'est pas d'accord avec une mesure, on est soupçonné d'être complotiste. On évacue tout débat. C'est une mesure radicale de masquer des enfants toute la journée. On est là pour discuter, pour rouvrir le débat." conclut-elle.