
Avec 35 000 euros, je n'aurais jamais pu accéder à un appartement ou une maison. Ou alors une ruine au fin fond de la France - Régis Hardouin, propriétaire d'une Tiny house
Logements ultra économiques, sans permis de construire et mobiles, les Tiny houses auraient séduit plus de 1 000 Français. Une alternative à l'habitat traditionnel née aux Etats-Unis dans les années 2000.
Ces maisonnettes en bois sur roues fleurissent partout en France depuis 2013. Plus petites, de 10 à 45m², plus écologique et bien moins chère (de 15 000 à 40 000 euros) qu'une maison traditionnelle.
D'abord solution à la crise économique, les micromaisons sont devenues le symbole d'un mode de vie sans superflu.
C'est vraiment une réalisation habitable toute l'année - Alexis Laurent, charpentier
"En terme d'isolation, on est sur quelque chose haute performance", explique Alexis Laurent, "on respecte vraiment les critères thermiques des constructions actuelles".
Autre argument : une empreinte écologique faible. Dernier bonus : le plaisir de se balader, maison sur le dos.
A Rezé, un quartier dédié au Tiny houses
Sans législation clairement définie à ce jour, il faut trouver un terrain privé, ou à défaut, se déplacer tous les 3 mois pour poser sa Tiny house. Alors la ville de Rezé, près de Nantes, a décidé de créer un quartier dédié à ces micromaisons.
6 000 mètres carrés de terrain vierge, près de la Maison Radieuse. L'idée est d'avoir ici les premières maisonnettes. Fin 2020, entre 3 à 6 tiny houses cohabiteront. Un véritable hameau.
Le principe : la mairie met à disposition la parcelle, les propriétaires des micro-maisons sélectionnés se l'approprient.
"Nous on va s'occuper de la partie technique, aménagement. C'est aux futurs habitants d'imaginer comment ils veulent organiser et vivre cet espace là : par la localisation de leur mini-maison par rapport à celle du voisin, par l'espace collectif, comment ils veulent le vivre, le partager", explique Sevérine Durando, directrice du développement urbain à Rezé.
Pour habiter ici, les occupants paieront un loyer de 240 à 300 euros et la taxe d'aménagement.
Un pari sur l'avenir : Rezé veut promouvoir l'habitat alternatif. Une mairie pionnière en France.
"L'idée, c'est d'être expérimental, voir ce qui va fonctionner, ne pas fonctionner, et donner l'idée à d'autres collectivités", développe Véronique Charbonnier, adjointe (PS) au maire en charge du logement et de l’habitat à la mairie de Rezé.
A Saint-Brieuc, dans les Côtes d'Armor, une ingénieure a déjà regroupé des micro-maisons sur un terrain privé. Les logements y sont proposés à la location. Point commun des deux projets : l'envie de vivre ensemble l'aventure de la Tiny house.