Le malaise aux urgences version clip vidéo. C'est le moyen qu'ont trouvé les personnels de la cité sanitaire de Saint-Nazaire pour interpeller le grand public et la ministre de la Santé sur la situation des urgences. Ils sont en grève depuis 8 mois.
Le clip vidéo a été tourné en quelques jours dans le hall qui accueille les ambulances lorsqu'elles arrivent aux urgences de l'hôpital de Saint-Nazaire. Les personnels soignants, en grève depuis le mois de mai, chantent leur ras-le-bol.
"Balance ta blouse. Besoin d'être écoutées, urgences au nom de la société. Quand t'es malade, y a pas de locaux. Quand t'es pas bien, y a plus de médecins et les soignants ont du chagrin"
Aurore Landemaine, infirmière aux urgences de la cité sanitaire de Saint-Nazaire, a rédigé les paroles sur l'air de la chanson de l'artiste Angèle après une garde particulièrement éprouvante cet été.
Il fallait que j'écrive ma colère dit Aurore infirmière
"Ca a été une dure nuit de travail" confie-t-elle. "Il y avait des patients partout. On faisait de notre mieux, comme on pouvait. En rentrant chez moi, devant mon bol de café je me suis dit : il faut que j'écrive ma colère."
Absence de moyens, manque de personnels, matériel défaillant. Le message est partagé par l'ensemble des équipes.
"Ca fait 6 ans que je suis en poste aux urgences" constate Katell Vallé, aide-soignante aux urgences. "En 6 ans, ça s'est très vite dégradé. On ne peut plus s'occuper correctement de nos soignants, les faire manger, leur donner à boire, faire leur toilette."
Un geste fort pour la journaliste d'Europe 1
Le clip vu près de 40 000 fois en quelques jours a fait réagir Agnès Buzin sur l'antenne d'Europe 1, le 6 décembre."Des personnels qui jettent leur blouses blanches par désespoir, le geste est fort" demande la journaliste Sonia Mabrouk à la ministre de la Santé.
"Oui "répond la ministre. "C'est pour ça que j'ai pris des mesures d'urgence pour l'hôpital public."
"Pas suffisantes" reprend la journaliste.
Nouvelle manifestation le 17 décembre
Avis partagé par Anne Geffroy, infirmière aux urgences."Ces miettes d'argent, l'hôpital en a profité avec notre grève. Il a reçu en gros un budget de 800 000 euros attribué en deux fois. Ca a permis d'embaucher un petit peu aux urgences et en psychiatrie. Rien en en ouverture de lits, rien en nombre de médecins en plus".
Les urgences étaient encore saturées ce dimanche. Les personnels manifesteront de nouveau le 17 décembre prochain.