En réponse a Philippe Grosvalet, président du département opposé au projet du surf park de Port Saint-Père-en Retz, Le préfet va soumettre le projet de surf park à la commission de préservation des espaces naturels, agricoles et forestiers
Philippe Grosvalet, président du Département de Loire-Atlantique, avait sollicité officiellement le préfet pour que le projet « Bergerie surf camp », autrement nommé Surf Park à Saint-Père-en-Retz, fasse l’objet d’une procédure complète d’évaluation environnementale incluant notamment la réalisation d’une enquête publique.
En réponse, Claude d’Harcourt annonce sa " décision de soumettre le projet à la commission départementale de la préservation des espaces naturels, agricoles et forestiers (CDPENAF)".
Le préfet estime également qu’il est "probable que le dossier devra, par référence aux dispositions de la loi sur l’eau, être soumis au conseil départemental de l’environnement et des risques sanitaires et technologiques (CODERST). Ainsi que vous le souhaitez, la mise en oeuvre des dispositions légales et réglementaires permettra de procéder de manière rigoureuse à toutes les expertises nécessaires."
"Faire toute la lumière nécessaire sur ce projet"
Philippe Grosvalet salue, ce lundi 18 novembre, dans un communiqué, la décision préfectorale la décision du préfet. " Le préfet partage pleinement mon souci de faire toute la lumière nécessaire sur ce projet", réagit Philippe Grosvalet.
"Cette initiative privée peut, certes, présenter des espaces touristiques ou sportifs intéressants mais interroge surtout quant à son impact environnemental sur les ressources naturelles et sur le foncier : ce projet artificialiserait 8 hectares de terres agricoles et nécessiterait en outre d’importantes quantités d’eau et d’énergie, dans un contexte de raréfaction des ressources tant foncières, qu’hydriques ou énergétiques", ajoute le président du département.
La Bergerie surf camp
A 10 km de l'océan atlantique et de ses rouleaux naturels, la "Bergerie surf camp" prévoit d'accueillir en 2022 des sportifs et des scolaires dans un bassin de 11 000 m3 d'eau "en circuit fermé". A raison d'un kilowattheure par vague en moyenne, ils pourront glisser sur "une vague parfaite" pendant "un temps de surf de vingt secondes", selon Nouvelle Vague, à l'initiative depuis 2014 de ce projet estimé à 15 millions d'euros.
Une école de surf, affiliée à la Fédération française de surf, devrait voir le jour avec, en ligne de mire, de potentielles retombées induites par les Jeux olympiques de 2024.
Ce projet de Surf park est né d'une passion pour le surf et du désir "d' une vague parfaite, disponible tous les jours, sur demande, quelle que soit la météo". Il envisage la création d'une trentaine d'emplois, selon la saison.
Mais pour ses opposants, le surf park est un "projet absurde". "Nous sommes contre un projet qui consommera à la fois beaucoup d'énergie et des millions de litres d'eau par an dans un contexte de sécheresse et de restriction hydrique, qui participera à la destruction toujours plus grandissante de notre autonomie alimentaire, de la biodiversité, du climat et de la vie sociale du territoire", a déclaré le collectif Terres communes.
Un projet remis en cause
Suite à une enquête d'utilité publique, en décembre dernier, le PLU, Plan Local d'Urbanisme avait modifié la destination des terrains concernés, au moins 8 ha, en prévision de ce projet.
Les opposants estiment qu'il n'y a pas eu de débat. Que les promoteurs, la société Nouvelle vague, "sont passés en force".
C'est, disent-ils, pour cette raison qu' "ils refusent toute discussion".
Pour le maire de Saint-Père-en-Retz, ce projet est un atout pour l'économie et l'emploi. A la clé, la création de 15 emplois et 40 postes de saisonniers.
"Ce n'est pas une décision à contre-courant. Ça va dans le prolongement d'une dynamique de territoire", nous avait expliqué Jean-Pierre Audelin, le maire de Saint-Père-en-Retz, en décembre dernier.