L'usine française d'assemblage du groupe suédois qui emploie 770 collaborateurs, est touchée par un mouvement de grève sur fond de revendication salariale depuis le 10 décembre. La direction a proposé, mercredi, une augmentation salariale de 2,2% et 750 euros de prime.
Un préavis de gréve illimitée a été déposé par 3 (CGT, FO et Sud) des 5 organisations syndicales présentes sur le site. Depuis mardi 10 décembre les salariés grévistes manifestent à l'entrée du site. Lors de la première journée du mouvement aucun des 56 camions fabriqués quotidiennement dans cette usine n'est sorti des chaines de fabrication selon les syndicats. Au coeur des revendications les augmentations de salaires.
Parmi les salariés grévistes Romain Antonini. Il travaille sur le site depuis 2014 en intérim. Il a été embauché en 2016 comme monteur assembleur sur les chaines et travaille désormais en logistique. Il s'occupe des livraisons de piéces.
Je gagne 1400 euros net par mois et je trouve que les augmentations de salaire qu'on nous propose sont ridicules par rapport aux bénéfices de l'entreprise.
Pour Force ouvriére Patrick Criloux délégué syndical explique que l'intersyndicale réclame 60 euros brut par mois en plus pour l'ensemble du personnel. Ce qui représente 3,5% d'augmentation. Selon lui la direction avec 25 euros brut par mois reste bien en deçà de ces propositions d'où la grève.
On a fait une année record en 2019 avec des journées à rallonge et des changements d'horaires. Le chiffre d'affaires de l'entreprise a augmenté de 37%. On aimerait que les salariés puissent un peu récolter le fruit de leurs efforts!
La CFDT et la CGC-CFE opposées au blocage
La CFDT a préféré aller sur le dialogue social pour négocier une meilleure répartition des augmentations salariales en lien avec les résultats du groupe et les efforts des salariés.
"Nous soulignons que c'est bien grâce à un débrayage que la direction a rouvert les négociations auxquelles ont participé toutes les organisations syndicales , dans lesquelles seules la CFDT et la CFE CGC sont allées au terme. Les 3 autres organisations non satisfaites ont préféré bloquer n 'ayant pas eu le résultat de leurs demandes entièrement satisfaites", précise la CFDT dans un comuniqué.
"Ils demandaient 100 euros brut pour le 1er collège, une prime gilet jaune de 1000 euros, le paiement des heures de grève ainsi qu'une augmentation de 4% de toutes les primes, ce qui représente 7% de la masse salariale. La CFDT et la CGC CFE ont obtenus une augmentation de 2,2 % avec un minimum de 30 euros mensuels pour tous, et 0,6 % d'augmentation individuelle, et une prime de pouvoir d' achat de 750 euros net pour tous, qui représente 4 % de la masse salariale", précise le syndicat.
Les propositions de la direction
Du côté de la direction on explique que le carnet de commande est beaucoup plus modeste depuis plusieurs mois. Pour Jean-Philippe Martin responsable communication de Scania Production Angers il s'agit de rester raisonnable dans l'augmentation des coûts salariaux pour ne pas entamer la pérénité du siteLa baisse du carnet de commandes remonte au mois de juillet dernier mais depuis le mois de novembre nous sommes descendus à 56 camions , soit une vingtaine de poids lourds en moins à fabriquer chaque jour.
La direction a soumis mercredi 11 décembre des propositions aux organisations syndicales à savoir : "l'augmentation de la masse salariale : 2,2 % et une prime exceptionnelle de 750€"
La direction du site rappelle par ailleurs que "l’ensemble des collaborateurs de Scania Production Angers bénéficie d’un 13ème mois,
d’une participation sur les résultats de l’entreprise, d’un accord d’intéressement (en 2018 : 2587€ , en 2019 : 2162€ pour les 3 premiers trimestres) d'une une prime de vacances (540€)"
"La réalité actuelle du marché et les perspectives économiques pour 2020 nous obligent à la prudence et à la nécessité de maintenir notre compétitivité", conclut" la direction.
L'activité du site est toujours ralentie ce jeudi 12 décembre. Plus de 200 salariées sur 770 sont toujours en grève à l'appel des synducats SUD, FO et CGT. La CFDT , elle, appelle a une reprise du travail.