Loire-Atlantique et Maine-et-Loire : peu d'espoir que les vendanges 2021 sauvent un peu l'année

Publié le Mis à jour le
Écrit par Olivier Quentin avec Charlotte Barbaza

Après le gel, c'est la pluie et le mildiou. Les viticulteurs n'en peuvent plus de cette année 2021 et de sa météo plus que défavorable. Dans le Muscadet ou le Layon, on sait que les quantités seront réduites mais on espère encore.

Christian Gauthier se penche sur un des ceps de la rangée de vigne. Une parcelle de Melon de Bourgogne, le cépage du Muscadet qu'il élève à la Mainguionière, à Saint-Hilaire de Clisson. C'est au sud-est de Nantes. 

Le constat est immédiat : "Voilà ! le gel a fait qu'on a que deux grappes et demi en tout pour ce pied de vigne alors que d'habitude on a une douzaine de grappes." Le viticulteur estime qu'il perdra 75 % de sa production cette année. En cause, le gel qui a duré une dizaine de jours début avril.

"L'état sanitaire des vignes nous inquiète."

Mais ce n'est pas tout. Chacun aura remarqué que l'été est humide. Et cela n'a pas ennuyé que les vacanciers.

"L'état sanitaire des vignes nous inquiète depuis deux mois, témoigne Christian On a eu des difficultés pour intervenir et empêcher le mildiou et l'oïdium de s'installer." Mais le viticulteur estime que les dégâts sont limités. "On est passé" dit-il.

Les pulvérisations de soufre et de cuivre ont permis de protéger les vignes.

"Il y a des années où on intervient cinq ou six fois (pour pulvériser), précise-t-il. Cette année, on est intervenu huit ou neuf fois." Le gel avait déjà grandement amputé la récolte, il ne fallait pas que la maladie s'en mêle. Elle ne s'y ajoutera finalement que pour quelques pourcents de plus.

On sait déjà que les vendanges seront plus tardives que d'habitude. Sauf canicule, qui ne s'annonce pas pour le moment, elles ne devraient débuter que vers la mi-septembre. L'an dernier, elles avaient eu lieu fin août, mais c'était exceptionnel.

Une récolte historique faible

Même si pour de nombreux viticulteurs ce sera la récolte la plus petite qu'ils aient connue jusqu'à maintenant, ce n'est pas encore la catastrophe. "Le vignoble nantais a du stock pour faire face à la vente de vin en 2020, se rassure Christian, que ce soit pour le Muscadet, le Gros Plan ou les vins de pays."

Plus à l'est, dans le Maine-et-Loire, Laurent Blouin fait le même constat sur ses 25 hectares cultivés en bio. Des appellations Anjou Village, Anjou Rouge, Anjou Blanc, Crémant, Coteaux du Layon et Rosés de Loire ou Cabernet d'Anjou.

Laurent parle pudiquement d'une année "délicate" mais les experts ont constaté un niveau de dégât classé "fort" sur son vignoble. Ce qui signifie 70 % de perte.

Et sur le Cabernet Sauvignon, l'attaque du mildiou va aussi prendre sa part et grignoter 20 à 25 % des récoltes.

"On a eu la chance de faire un millésime 2020 correct, note Laurent Blouin. A nous de gérer nos stocks et de faire au mieux pour satisfaire notre clientèle. On espère tous que l'année prochaine sera une année normale au moins avec des rendements corrects et moyens."

Le viticulteur fait ses comptes. En cinq ans, il a connu quatre gelées très impactantes. Le phénomène qui était plus rare autrefois semble s'installer. Les températures moyennes sont plus élevées, le débourrement de la vigne, la sortie des bourgeons, se fait plus tôt et les gelées font des dégâts plus importants.

"On va devoir s'adapter, conclut Laurent, trouver des moyens de lutte."

►À voir ci-dessus le reportage de la rédaction

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