Une marche blanche en hommage à Matthias s'est déroulée ce samedi 11 janvier. Le jeune de 23 ans avait été tué à coups de marteau et de couteaux à la gare d’Angers, près de dix jours auparavant. Une trentaine de personnes se sont rassemblées.
Vingt minutes de silence. Les visages sont fermés, certains regards fixent le sol, d'autres l'entrée du commissariat central de police d'Angers.
Un instant symbolique pour rendre hommage à celui qui était leur ami."On veut faire passer un message : dire que ce n'est pas possible de mourir ainsi, en plein jour", confie Stéphanie, les bras croisés et les yeux embués.
Son petit ami, Matthias, avec qui elle attendait un enfant, a été tué à la gare d’Angers Saint-Laud, le jeudi 2 janvier. Selon le procureur de la République d'Angers, le jeune homme de 23 ans avait violemment été pris à partie par un groupe d'environ quatre personnes.
Comment est-ce possible de mourir à la gare, en plein milieu d'après-midi ?
StéphanieCompagne de Matthias
Un premier échange brutal avait eu lieu à l'extérieur de la gare, avant que la victime ne coure se réfugier dans le hall. Là-bas, Matthias a reçu à plusieurs coups de marteau, notamment à la tête. Malgré l'intervention des secours, il est décédé sur place.
La situation avait dégénéré après un contentieux. Selon le parquet d'Angers, on serait dans un contexte de trafic de stupéfiants. Pour l'heure, les quatre agresseurs sont toujours en fuite et activement recherchés par les forces de l’ordre.
Et une semaine après, l'émotion est intacte. Ses proches, familles et amis, lui ont ainsi rendu hommage au cours d'une marche blanche organisé ce samedi 11 janvier. "Ils n'ont pas seulement tué Matthias, ils ont détruit plusieurs personnes", confie Stéphanie, dans un soupir.
"Il aimait vivre"
Au sein du cortège, la plupart des participants portent un tee-shirt blanc estampillé "John Wick". C'était le surnom de Matthias. Il était passionné de ce film, celui d'un héros poursuivi par des tueurs à gages. Alors tous ses amis l'appelaient ainsi.
"C'est quelqu'un de très joyeux. Il aimait vivre", appuie Stéphanie. La jeune femme souhaite qu'on retienne cela de lui. "C'était le premier à venir en aide aux autres", ajoute-t-elle.
Plus loin, une femme reste un peu à l'écart. Elle ne connaissait pas Matthias personnellement, mais elle se dit bouleversée par ce drame. "Quelque temps auparavant, il y a eu un assassinat de trois garçons sous mes fenêtres et, là, ça recommence. Alors, je suis venue pour dire stop", fixe-t-elle en faisant référence au triple meurtre du 16 juillet 2022.
L'Angevine se montre par ailleurs sidérée par les circonstances du décès de Mathias. "C'est abominable et personne ne lui est venu en aide. On vit dans quelle période ?", interroge-t-elle, inquiète.
La plupart des participants à cette marche ont pointé un manque de sécurité au niveau de la gare d'Angers. Deux ans auparavant, Gérald Darmanin alors ministre de l'Intérieur, avait promis la création d'une brigade de sécurisation des transports en commun. Elle est restée lettre morte.
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