Michèle Nourry condamnée à 20 ans de prison pour avoir tué son père et jeté son corps dans un puit

Ce vendredi 24 janvier, sa fille, Michèle Nourry, a reconnu coupable du meurtre de son père par la cour d’assises du Maine-et-Loire. Elle est condamnée à une peine de vingt ans de réclusion criminelle.

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Les six jurés (3 hommes et 3 femmes) et les trois juges professionnels ont écouté avec attention la plaidoirie de l'avocat général dans ce procès singulier.

Une "bâtisseuse de ruine semant la désolation autour d’elle", c'est par cette phrase que l'avocat général a décrit Michèle Nourry lors de son réquisitoire, au dernier jour de procès.

L'avocat général a également évoqué la victime, le père, Paul Nourry comme "un individu totalement toxique, violent, néfaste et délinquant sexuel".

"L’interdiction absolue de tuer s’applique aussi aux salauds, elle fonde toute vie en société", a cependant précisé l'avocat général.

Ce vendredi 24 janvier, Michèle Nourry, sa fille, a été reconnue coupable par la cour d’assises du Maine-et-Loire et condamnée à vingt ans de réclusion criminelle.

"La décision est extrêmement sévère", a régi son avocat à la sortie de l'audience. Il estime également que l'attitude de sa cliente durant le procès lui a été préjudiciable. "Le fait de ne rien reconnaître ou très peu, de sourire dans des moments délicats, d'être parfois en dilettante ...", énumère-t-il.

La réaction des parties civiles

Des réquisitions qui, malgré des réserves, ont semblé satisfaire les parties civiles.

"Le besoin de justice des enfants passait par des aveux de l’accusé. On a été frustrés" exprime d'abord Maître Nicolas Orhan.

Avant d'exprimer ensuite sa satisfaction.

Je pense que les réquisitions de l'avocat général qui ont permis de démontrer la culpabilité de l'accusé sont de nature à leur permettre d'aller mieux.

Maître Nicolas Orhan

avocat des parties civiles.

La plaidoirie de la défense 

Dans cette affaire, il n’a jamais été question de préméditation.

Michèle Nourry est poursuivie pour meurtre, et non pour assassinat.

Mais c’est un autre concept qu’a manié cet après-midi l’avocat de Michèle Nourry dans sa plaidoirie.

Celui de l’intention homicide.

Pour lui, l’accusée, en frappant son père, n’a pas voulu pour autant le tuer.

"Si je vous donne une gifle, que vous tombez, que vous mourez, vous n'avez pas d'éléments qui me permettent de dire qu'avec une simple gifle je vous ai donné la mort" argumente Maitre Jérémy Kalfon, l'avocat de la défense.

Là c'est un petit peu plus qu'une simple gifle, mais ce n’est absolument pas suffisant à provoquer un déterminisme mortel

Maitre Jérémy Kalfon

avocat de la défense

Si l’infraction finalement retenue par les juges et jurés et celles des « coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner », avec une altération du discernement, alors Michèle Nourry encourt une peine maximale de 13 ans de prison.

Un procès singulier

"La clé de ce procès, c'est Michèle Nourry" expliquait dès le premier jour de ce parricide hors norme l'avocat de l'accusée soupçonnée d'avoir tué son père et de l'avoir jeté dans un puits.

Un père accusé de viols multiples par Michelle Nourry et sa soeur.

Ce procès a cette singularité : dans l’histoire judiciaire, les meurtres par descendants commis par des femmes représentent une infime minorité des affaires criminelles, selon cette étude de l'INSEE parue en 2021.

Le rappel des faits à lire ici : Des "viols multiples et répétés commis par son père", un lourd secret de famille au cœur d'un procès pour parricide

Une accusée qui finit par reconnaître les faits du bout des lèvres

Lors du dernier jour du procès, ce vendredi 24 janvier, c'est une question posée par son avocat, à Michèle Nourry qui traduit l'ampleur du drame dans cette affaire.

"Est-ce que vous aviez conscience, lui demande-t-il, "que la seule personne avec qui vous aviez des contacts est la personne que vous détestiez le plus au monde ?"

"Oui" répond Michèle Nourry dans un souffle.

Un rare élan de sincérité pour cette personne, accusée d'avoir tué son père, tyrannique et incestueux, et de l'avoir jeté dans un puits.

Des faits qu'elle finit par reconnaître du bout des lèvres au cours du procès, car Michelle Noury présente le visage d'une femme seule, en conflit permanent avec les autres. 

Ses enfants ne veulent plus la voir, et elle n'a de cesse de se présenter comme la victime de la terre entière.

Pas d'abolition du discernement

Pour les experts, psychologues et psychiatres, interrogés ce vendredi matin, elle présente un trouble de la personnalité borderline, une personnalité complexe qui déroute depuis deux jours la cour d'assises.

"Il est certain que les violences sexuelles qu'elle a pu subir dans sa jeunesse ont créé un désordre d'ordre psychologique sur sa personne. Pour autant, elles n'expliquent pas tout" affirme Maître Nicolas Orhan, l'avocat des parties civiles.

"Je suis convaincu, moi, en tout état de cause, que dans le cadre de ce dossier, le mobile est plutôt l'argent que la rancune liée à ce qu'elle a pu subir" ajoute-t-il.

"Mais maintenant, on ne peut pas faire fi du fait qu'elle ait une personnalité borderline, ou en tout cas très atypique, marquée par ce qu'elle a vécu dans sa prime jeunesse" conclut Me Orhan.

L'expert psychiatre ne retient pas l'abolition du discernement, mais relève une altération du discernement au moment des faits, ce qui abaissera la durée de la peine si cela est retenu par les juges et les jurés. 

Le même expert souligne une particulière préoccupation sur le niveau de dangerosité et de récidive de Michèle Nourry.

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