Alors que le gouvernement demande à l'ensemble des collectivités une baisse de 10% de la consommation d'énergie sur les bâtiments publics, Angers et sa métropole, fief du ministre de la Transtion écologique, veulent réduire les factures.
La flambée du prix de l’énergie, constatée depuis la reprise de l’économie mondiale en 2021, et accentuée par la guerre en Ukraine a un coût et pas des moindres.
Pour Angers et sa communauté urbaine, Angers Loire Métropole, la hausse des factures d’énergie est conséquente :
- de 7,7 M€ à 13,5 M€ entre 2022 et 2023, soit + 75 % sur 1 an
- de 5,9 M€ à 13,5 M€ entre 2021 et 2023, soit + 128 % sur 2 ans
Face à cette augmentation, Angers et sa métropole souhaitent accentuer " leurs efforts de sobriété pour préserver une trajectoire budgétaire responsable et maintenir la qualité des services publics proposés aux usagers du territoire".
Une baisse de 40% à l'horizon 2030
"Parmi les actions structurelles prévues dans le cadre de notre stratégie de transition écologique, la ville d’Angers a adopté, lors du conseil municipal du mois de juillet dernier, un Plan Energie Bâtiments qui vise à réduire de 40%, à l’horizon 2030, la consommation d’énergie des 450 bâtiments publics propriété de la ville ou de la communauté urbaine. A cette échéance, 32% de l’énergie consommée devra également être renouvelable ", rappelle Jean-Marc Verchère, maire d’Angers et président d’Angers Loire Métropole.
En application de ce plan, les consignes de chauffage de tous les équipements publics ont été revues à la baisse. A compter du 1er novembre, les écoles et les bureaux devront désormais régler le thermostat à 19° en hiver.
"Cette diminution de la température de chauffage de 1° devrait permettre à la collectivité de réaliser 6 à 7% d’économie d’énergie", souligne Jacques-Olivier Martin, adjoint en charge des Bâtiments et de la Voirie, ville d'Angers
A compter du 1er novembre, les écoles et les bureaux devront désormais régler le thermostat à 19° en hiver. Cette diminution de la température de chauffage de 1° devrait permettre à la collectivité de réaliser 6 à 7% d’économie d’énergie. La climatisation, là où elle est présente, ne devra être déclenchée qu’à partir de 26°.
Jacques-Olivier MartinAdjoint en charge des Bâtiments et de la Voirie, ville d'Angers
Les piscines, majoritairement tempérées par les réseaux de chauffage urbain. La chaleur produite est issue du bois (entre 60 % et 85 % selon les réseaux) et complétée par du gaz naturel.
Ces infrastructures sont donc moins impactées par l'évolution du prix du gaz. "Dès le mois d’avril dernier, la collectivité a diminué de 1° la température de l’eau des piscines ce qui lui a permis de baisser sa consommation d’énergie de 6%", explique la ville.
Un plan Energie Bâtiments
Le "Plan Energie Bâtiments" a d’ores et déjà permis à la collectivité de réaliser 15 % d’économies d’énergie. Au mois de novembre, "la collectivité va lancer une campagne de sensibilisation des agents qui occupent les bâtiments publics afin de les inciter à adopter des gestes vertueux".
Dernier levier mis en avant : la stratégie de Territoire Intelligent, initiée dès 2019. Il doit permettre, à terme, de générer 101,2 millions d’euros d’économies à l’échelle de l’agglomération.
L'opération prévoit 66% d’économie d’énergie attendus sur l’éclairage public d’ici à 2025, dans toute l’agglomération, 20% d’économie attendue dans les bâtiments public en électricité, gaz, ventilation et 30% de réduction de consommation d’eau attendue pour l’arrosage des parcs et jardins publics.
Des travaux ont par ailleurs été engagés depuis plus de deux ans pour réduire la consommation énergétique des éclairages. " Ainsi, 30 000 des 50 000 ampoules actuellement en service sur le territoire sont remplacées par des LED qui sont beaucoup plus vertueuses car peu énergivores et disposant d’une durée de vie plus longue" , précise la métropole.
Miser sur les énergies vertes
"Angers Loire Métropole travaille également à réduire son impact carbone. De nombreux projets initiés le démontrent" , indique Corinne Bouchoux, vice-Présidente de la Métropole en charge de la transition écologique
Parmi les chantiers déjà réalisés : la centrale photovoltaïque de la Petite Vicomté, située sur la commune des Ponts-de-Cé, est née de la reconversion d’un ancien site d’enfouissement de déchets d’environ 11 hectares. "Le site permet aujourd’hui de produire chaque année 11 000 MWh, soit l’équivalent des besoins en électricité (hors chauffage) d’environ 4 000 foyers", comme le rappelle Franck Poquin, vice-président de la Métropole en charge de l’énergie.
Contenir la flambée des prix sur le long terme
Contenir la flambée des prix de l’énergie sur le long terme, c'est tout l'enjeu. Pour y parvenir, la collectivité "capitalise sur les actions déjà engagées et promet de nouvelles mesures".
D'abord, l'arrêt de l’éclairage des façades des sites patrimoniaux à partir de 23h (et non plus à partir de 1 heure du matin), à compter du 1er octobre.
Deux heures d’éclairage en moins, pour la cinquantaine de sites publics concernés, cela devrait permettre de réaliser 40% d’économies d’énergie en une année
Angers Loire métropole
La durée d’éclairage des illuminations de Noël sera réduite de 17h à 23h et non plus de 16h30 à minuit. 1h30 de gagnée, cela devrait représenter 20% d’économie d’énergie.
D’autres pistes d’actions comme la réduction des publicités lumineuses sont en cours d’examen. L’ensemble des prestataires et partenaires de la ville ont également été invités à participer à cet effort de modération des consommations d’énergie.
"Chacun doit être acteur de cet effort de sobriété. Nous comptons ainsi sur la responsabilité des commerçants dans cette période et appelons les citoyens aux écogestes" , conclut Jean-Marc Verchère.