Un père de famille âgé de 49 ans comparaît à partir de lundi devant la cour d'assises du Maine-et-Loire pour l'assassinat, à Savennières près d'Angers, d'une assistante maternelle qu'il accusait d'être à l'origine de l'infirmité d'un de ses fils, victime du syndrome du bébé secoué.
Les faits s'étaient déroulés dans la nuit du 15 au 16 avril 2013 au domicile de la victime, où l'accusé, un proche voisin, se serait rendu avec plusieurs armes blanches, tout de noir vêtu et les yeux maquillés, en forçant la porte du garage puis en coupant l'électricité pour attirer son attention.
Nelly Le Bouard, 51 ans, avait été retrouvée le matin dans son garage, un couteau de boucher planté dans le ventre et une dague de chasse dans la gorge, son corps présentant au total dix-huit plaies. Le jour même, à la suite d'une perquisition à leur domicile révélant la présence de traces de sang, les gendarmes avaient placé en garde à vue l'accusé et son épouse. Un contentieux connu de la justice les opposait depuis deux ans à l'assistante maternelle au sujet d'un de leurs enfants, victime du syndrome du bébé secoué.
Dépressif au moment des faits
En avril 2011, peu de temps après l'établissement du diagnostic pédiatrique, le couple avait porté plainte, persuadé de la responsabilité de l'assistante maternelle qui avait eu l'enfant en charge durant deux semaines. Mais c'est sur eux que s'étaient d'abord portés les soupçons. Leur enfant leur avait été retiré pendant plusieurs mois suite à son hospitalisation et ils avaient été placés en garde à vue en mars 2012 dans le cadre de l'enquête, toujours à l'instruction au moment de l'assassinat de Nelly Le Bouard.Finalement jointe à la procédure sur l'assassinat, l'information judiciaire ouverte sur cette affaire de bébé secoué n'a pas permis de désigner les auteurs des violences, après que les enquêteurs ont soupçonné alternativement les parents et l'assistante maternelle. L'accusé, dépressif et en arrêt de travail au moment des faits, a reconnu la préméditation de l'assassinat de Nelly Le Bouard. Son épouse sera jugée à ses côtés pour non empêchement de crime. Elle a reconnu que son mari l'avait informée de son projet la veille au soir, indiquant n'avoir pas réagi de peur qu'il lui fasse du mal.
Le procès est prévu pour durer cinq jours.
avec AFP
>> VIDÉO. Le reportage de Frédéric Llop et Carole Mijeon
Maître Pascal Rouille - Avocat de la famille de Nelly Le Bouard
Maître Patrick Descamps - Avocat d'Olivier Lebrun
Maître Nathalie Valade - Avocate de Sophie Lebrun