Saumur : Jackie Goulet veut "monter au créneau" face à la grande distribution

Le Lidl saumurois avait déplacé son magasin dans le sud de la ville, dans l'attente de travaux. Rénovation faite, la direction a décidé de garder ouvert les deux espaces de vente, contrairement à l'accord passé avec la municipalité. Conduisant à un "trop de grande distribution" pour le maire.

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"Des moyens d'actions ? J'en ai zéro", sourit presque le maire de Saumur, Jackie Goulet. Quelques jours après avoir assisté à l'inauguration d'une enseigne Lidl entièrement rénovée, dans le centre-ville, l'édile est contrarié. "Au moment du lancement des travaux, nous nous étions mis d'accord : le magasin installé provisoirement devait fermer à la réouverture du premier. Aujourd'hui, j'apprend qu'il reste ouvert !"

Plusieurs hypermarchés et supermarchés occupent déjà les alentours de Saumur. Deux Lidl au lieu d'un seul, pour Jackie Goulet, c'est donc trop. "Nous avions autorisé l'extension de 700 m² du Lidl existant, je trouvais ça cohérent avec leur concept. Maintenant, il y a trop de surfaces alimentaires pour une commune de 30 000 habitants".

Le maire refuse donc de signer l'arrêté d'ouverture relatif aux normes de sécurité et d'accessibilité. Même si celui-ci a été fait dans les règles, et devrait de toute manière être validé par la préfecture. "Je monte au créneau", explique Jackie Goulet. "Je m'inscris aussi dans la dynamique de ces maires qui se disent que ces dernières décennies, on y est peut-être allé trop fort sur la grande distribution". L'enseigne allemande ne s'est pour l'instant pas exprimée sur ce sujet.

Sans réels recours possibles, les deux espaces de ventes devraient rester ouvert. "C'est aussi un message, nous serons beaucoup plus attentifs aux prochaines demandes d'installations", maintient le maire.

Un soutien aux commerces de proximité

Désaccord avec la grande distribution d'un côté, initiatives pour "revitaliser le centre-ville" de l'autre. Avec l'ouverture, au mois de mars, d'une boutique essai - un bail précaire et une aide de la CCI pour l'installation temporaire d'un jeune artisan - la municipalité cherche à montrer son soutien aux petites enseignes. Déjà présent dans 25 communes en France, le concept de "boutique essai" de Saumur serait une première dans les Pays de la Loire.

En projet aussi, le rachat et la rénovation de parcelles des halles de Saumur, pour les rendre accessibles à des artisans locaux. Deux "boutiques partagées" devraient ainsi ouvrir leur porte en 2018. "On s'inscrit dans les programmes nationaux de revitalisation des centres-villes", termine Jackie Goulet. Qui cherche à redonner une "dynamique forte"  au centre-ville de Saumur.

"Revitaliser le centre-ville"
Le sujet de la "revitalisation des centres-villes" connaît un regain médiatique important depuis plusieurs mois. Libération y a dédié un dossier début juillet 2017, notant notamment l'emprise des magasins franchisés - les grandes chaînes de prêt-à-porter et restauration - au détriment des petits commerçants, au Mans par exemple. En 2010, le magazine Télérama se demandait déjà "comment la France est devenue moche" et tentait d'expliquer l'émergence des super et hyper marchés dans les périphéries des villes moyennes. Le phénomène est même arrivé aux oreilles de journalistes américains : le quotidien New-York Times s'est fendu d'un reportage (disponible en français) prenant l'exemple de la fermeture de commerces locaux à Albi pour montrer un certain déclin économique des petites communes françaises.
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