Earta , l’entreprise dite adaptée, implantée en Sarthe et en Loire-Atlantique et placée en liquidation judiciaire en octobre 2020, a été reprise par APF France Handicap le 3 février. « Sans casse sociale ».
Earta compte 235 salariés dans ses sites du Mans (Sarthe) et de La Montagne (Loire-Atlantique). Parmi eux, 210 sont reconnus en qualité de travailleur handicapé. Placée en liquidation judiciaire en octobre 2020, l'entreprise dite adaptée a été reprise par APF France Handicap le 3 février.
Une transition sans fracas
La mobilisation des salariés a été payante. L’association a, selon son communiqué, proposé un « plan de redressement ambitieux ». « APF France handicap a […] proposé un plan de reprise industriel permettant la sauvegarde de l'ensemble des salariés en situation de handicap », apprend-t-on. Soit les 210 sur 235.
Didier Rio, gérant depuis onze ans de l’entreprise, se dit « très satisfait qu’il n’y ait pas de casse sociale et que les salariés ne paient pas les pots cassés ». Didier Rio précise, par ailleurs, que des départs à la retraite à partir de 57 ans ont été validés.
Il avait repris EARTA en 2010 « quand personne n’en voulait » avec à peine 100 salariés à l’aune d’un plan social. Après des années de progression, l’entreprise dite adaptée est entrée en crise avec la perte du marché France Messagerie (ex-Presstalis).
Il y a quelque chose de grand à faire, on n’avait pas les moyens de le mettre en œuvre.
De son côté, la CFDT se déclare soulagée. La reprise aurait pu être douloureuse. « S’agissant de salariés en situation de handicap, la préservation de leur travail était un enjeu bien plus qu’économique », indique le syndicat.
Une réjouissance teintée d'espoir à laquelle la CFDT ajoute une nuance. « Cette issue est satisfaisante au regard des inquiétudes que nous avions en juillet 2020. Pour autant nous n’oublierons pas la violence de la décision de France Messagerie de ne pas reprendre son contrat avec EARTA. Mettre en péril autant de travailleurs en situation de handicap reste un scandale. »
Cinq activités pour redresser l’entreprise
- La fabrication de masques
- Une ligne de production en tôlerie fine destinée aux Chantiers de l'Atlantique
- Le transport des personnes à mobilité réduite (TPMR)
- L'assemblage de vélos électriques
- La prestation de services dans le domaine du numérique
« Je suis fier des salariés et de la stratégie industrielle menée. C’est pour cela que de grandes associations se sont battues et ont mis des centaines de milliers d’euros sur la table. Deux gros repreneurs (l’Adapei et l’APF France handicap) sont montés dans les enchères », ajoute Didier Rio.