Un mariage pour le meilleur et sans le pire ? Depuis le 1er janvier, deux communes mitoyennes du sud-Sarthe se sont liées. Fait plutôt rare, la fusion n’a pas été imposée par l’État, c’est le fruit d’une consultation du terrain. Et surtout d’une bonne entente.
"Nous avons réussi à faire ce qui n’avait pas abouti il y a 200 ans." La relation entre Volnay (960 habitants) et Saint-Mars-de-Locquenay (560) vient d’être officialisée. "Jusqu’ici, nous étions seulement pacsés", s’amuse Vincent Barrais, maire (sans étiquette) délégué de Saint-Mars-de-Locquenay. La commune nouvelle a été nommée Val-de-la-Hune, d’après le cours d’eau qui les relie.
Nous avions déjà l’habitude de travailler ensemble au travers des syndicats intercommunaux pour les deux écoles et pour l’assainissement.
Christophe Pinto,Maire sans étiquette de Val-de-la-Hune
Blague à part, les deux élus parlent d’une même voix. À mesure que la discussion avance, on pourrait croire qu’ils se connaissent de longue date, voire qu’ils vivent ensemble. "Nous sommes d’accord sur tout !"
Une évidence
La fusion n’a pas été imposée par la préfecture. Celle-ci s’en réjouit et accompagne le projet. C’est un constat du terrain. Les deux communes sont limitrophes, les deux équipes municipales étaient largement prêtes.
Les populations étaient aussi dans l’attente. Certains habitants demandaient lors des réunions publiques pourquoi les élus n’allaient pas encore plus loin "mais la volonté est et a toujours été de garder de la proximité dans chaque village". Chaque village gère son école. Chacun aura un conseil municipal.
En pratique, la plus grande des deux communes (Volnay) récupère la mairie principale et Saint-Mars devient commune déléguée, mais celle-ci dispose d’une plus grande salle de réunion et recevra donc les conseils en commun.
Christophe Pinto devient le maire "principal" de Val-de-la-Hune et premier adjoint de Volnay dont il était maire jusqu'au 31 décembre 2024. Une formalité en réalité, car les deux hommes travaillent de concert, à 50-50.
Plus d'argent, moins de fatigue
La charge mentale des élus, sur fond de baisse des dotations, est un sujet prégnant dans l’actualité ces dernières années. Auquel s’ajoutent les incivilités. Par leur fusion, les deux maires se répartissent le coût du travail et la fatigue décisionnelle, institutionnelle, voire émotionnelle.
"On perd du temps chacun de notre côté, réunissons nos forces, car nous ne sommes que deux petites communes rurales. À deux, on va plus loin", complète Vincent Barrais.
Avant, nous remplissions chacun un formulaire pour une démarche en préfecture, désormais il n’y en aura plus qu’un
Christophe PintoMaire sans étiquette de Val-de-la-Hune
L'union fait la force. Et le bonheur des finances. "Nous avons travaillé sur des projections : structurellement, on s’est additionné donc nous sommes légèrement en sureffectif. On va dire à personne de partir, mais il y aura des non-remplacements de départs en retraite, explique Christophe Pinto. On rationalisera nos dépenses au fur et à mesure. C’est déjà le cas pour du matériel par exemple."
En plus des économies d'échelle générées par des services gérés en commun, les gains à venir permettront de financer des investissements comme la voirie.
Les premiers effets de la fusion sont déjà à l'œuvre. Les actions du CCAS de Saint-Mars-de-Locquenay profitent à l'ensemble de la commune nouvelle désormais. En particulier le minibus qui conduit les personnes âgées sans véhicule vers le supermarché du coin.
Cumul des mandats ? Pas d'amalgame
Quelques rares mauvaises langues pourraient penser que les indemnités des élus se cumulent.
Or, le duo tient à rappeler que les élus et adjoints conservent leurs revenus tels quels. "Nous aurions pu nous augmenter car la commune entre dans une strate supérieure mais ce n'est pas le but", défendent-ils.
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