À La Chapelle-d’Aligné (Sarthe), les deux nouveaux propriétaires du Dream Club ont décidé d’ouvrir leurs portes aux personnes en situation de handicap. Le 22 janvier, ils organisent dans leur discothèque une soirée réservée à ce public souvent éloigné du milieu de la fête.
Lorsqu’ils ont repris l’ancienne boîte de nuit de La Chapelle-d’Aligné (Sarthe) en octobre dernier, Steven Da Silva et Maximilien Michel avaient déjà une idée derrière la tête : ouvrir leur établissement au plus grand nombre, sans faire de différences.
De leur rencontre dans une discothèque angevine, les deux DJ de 26 ans ont, en effet, gardé le goût des autres, notamment ceux qu’on voit peu dans le monde de la nuit : “On avait organisé une soirée réservée aux personnes en situation de handicap, se souvient Steven Da Silva. Ça avait tellement plu qu’on avait renouvelé trois fois l’expérience.”
“Leur proposer un moment rien que pour eux”
Devenus à présent les patrons du Dream Club à La Chapelle-d’Aligné, les deux associés ont emporté le concept jusqu’en terres sarthoises.
Voilà pourquoi ce mercredi 22 janvier, leur discothèque sera exclusivement réservée à un public handicapé moteur ou mental. Des personnes qui vivent en centres spécialisés et qui ne peuvent se déplacer sans accompagnant.
“Tous les week-ends, on a des personnes valides et non-valides qui fréquentent la discothèque, explique Steven Da Silva. Mais pour celles et ceux qui ne peuvent pas sortir seuls parce qu’ils ont besoin d’aide, on avait envie de leur proposer quelque chose, un moment rien que pour eux.”
Décloisonner les personnes souffrant d’un handicap
Le 22 janvier de 19h à minuit, 120 personnes pourront ainsi vibrer au rythme de la musique et des effets de lumière. Il s’agit de résidents et d’accompagnants de l’ARPS de Sablé-sur-Sarthe, de la Maison d’Accueil Spécialisée de Mulsanne, de La Girouardière de Baugé-en-Anjou (Maine-et-Loire) ou encore de l’Ipolaïs de Champigné (Maine-et-Loire).
“Une douzaine de centres spécialisés nous ont contacté” témoigne le co-gérant du Dream Club.
Et cela tombe bien, car au-delà du côté festif, les deux patrons espèrent contribuer à décloisonner les personnes.
“Le but, ce n’est pas d’avoir uniquement un centre spécialisé qui vienne profiter de la salle, mais d’en réunir plusieurs. On espère qu’il y aura des interactions et des échanges. Parce qu’on sait que c’est plus difficile pour ce public de sortir et de faire de nouvelles rencontres” argumente Steven Da Silva.
Tous les participants seront véhiculés par leurs centres ; les particuliers en situation de handicap qui souhaiteraient prendre part à la soirée devront quant à eux s’y rendre par leurs propres moyens.
On s’est rendu compte que les personnes handicapées avaient envie de faire la fête, mais qu’elles manquaient d'endroits pour ça
Steven Da SilvaCo-gérant
Ces soirées, particulièrement rares dans les territoires ruraux, sont très recherchées : “À l’ouverture du Dream Club, beaucoup d’EHPAD et de professionnels du handicap nous ont contactés pour nous demander si on pouvait organiser des soirées pour leurs résidents, se souvient Steven Da Silva. On s’est rendu compte que, eux aussi, avaient envie de faire la fête, mais qu’ils manquaient d'endroits pour ça.”
Pas étonnant, donc, que presque toutes les places soient parties en quelques jours à peine. Des places que les patrons ont voulues gratuites, conscients que tout le monde ne peut pas s’offrir une soirée en discothèque.
“On souhaite que n’importe qui puisse profiter de la musique, clame Steven Da Silva. Ce ne sont pas quelques heures d’électricité qui vont nous faire mal !”
Côté logistique, les patrons pourront compter sur l’aide de leurs proches : parents et amis seront ainsi mis à contribution pour accueillir le public, tenir le vestiaire et servir les boissons.
Quant à Steven Da Silva et Maximilien Michel, ils endosseront leur rôle préféré : celui de DJ. “Il faut vivre ce genre de soirée, c’est vraiment quelque chose, confie Steven Da Silva. Ça fait relativiser certaines choses du quotidien et ça apporte beaucoup de chaleur humaine. J’espère que d’autres discothèques se lanceront dans cette aventure incroyable !”
Il se murmure en tout cas qu’une prochaine soirée de ce type est déjà en réflexion au Dream Club.
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