Coronavirus : le difficile retour au travail dans le bâtiment, "nous appelons tout le monde à rester chez soi"

Dans un communiqué partagé ce week-end, le gouvernement annonçait avoir trouvé un accord avec plusieurs syndicats du bâtiment. Mais aujourd'hui, la majorité des chantiers sont encore à l’arrêt . En Pays de la Loire, les fédérations du bâtiment invitent leurs salariés à rester chez eux.
 

Poursuivre l’activité économique, sans mettre les salariés en danger, c’est tout l’enjeu de la politique du gouvernement depuis l’annonce d’un confinement national le 17 mars.

Sauf que deux jours plus tard, la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb) de la région Auvergne Rhône-Alpes appelait ses collaborateurs à rester chez eux.

Réponse quelques heures plus tard de Muriel Pénicaud, la ministre du travail, interviewée sur LCI : "Je suis scandalisée de voir qu'hier, la fédération du @capeb_fr a écrit à tous les artisans d'Auvergne-Rhône-Alpes en disant 'Arrêtez tous les chantiers".

En fin de semaine, le gouvernement se targuait d’avoir trouvé un accord avec la Capeb, la Fédération française du bâtiment (FFB) et l’OPPBTP.

Pourtant aujourd’hui Régis Rousseau, le président de la FFB en Pays de la Loire, le répète : "Nous appelons tout le monde à rester chez soi, hormis pour les urgences vitales. Nos recommandations sont suivies par 99% des entreprises".

Pour les professionnels du BTP, impossible de travailler actuellement en respectant les règles sanitaires. "Pour poser une baie vitrée, il faut souvent quatre employés qui ne peuvent pas être à un mètre de distance" renchérit André Moutiers, le président sarthois de la FFB. Mêmes difficultés pour le transport du personnel en camionnette ou les chantiers chez des particuliers confinés.

Depuis samedi soir, les 70 000 salariés (hors intérimaires) de ce secteur en Pays de la Loire peuvent bénéficier du chômage partiel, soit 84% de leur salaire net. Mais les entreprises attendent surtout la rédaction d’un "cahier de bonnes pratiques", censé guider les professionnels dans leur reprise d’activité. Un guide qui devrait être élaboré d’ici deux jours, mais qui doit ensuite être étudié par chaque entreprise.

Je me fais extrêmement peu d’illusions. La reprise des chantiers est plus qu’aléatoire à court ou moyen terme - Régis Rousseau, le président de la FFB en Pays de la Loire

Les chefs d’entreprises espèrent aussi une remise en cause de leur responsabilité pénale si l’un de leurs salariés tombe malade. La responsabilité pourrait être dégagée à condition de cocher toutes les cases du guide de bonnes pratiques.

"On a une obligation de moyens, pas de résultats", précise le président régional de la FFB.

Pourtant malgré toute la bonne volonté, les chefs d’entreprises ont du mal à saisir l’intérêt de la plupart de leur activité. "Je pense que c’est une énorme aberration !" s’insurge-il.

Il invoque également des raisons logistiques qui remettent en cause l’activité des entreprises. "On arrive en bout de chaîne, on dépend de beaucoup d’approvisionnements et on est liés aux aux autres entreprises du BTP (…). Par exemple, j’attends plus d’une semaine la livraisons d’ossatures bois. Mais le camion est bloqué et l’usine qui fabrique ces montants en Belgique est à l’arrêt".

Malgré tous ces obstacles, les professionnels affirment qu’ils assureront toutes les urgences vitales pour le Pays, même si les conditions sanitaires ne peuvent être entièrement respectées.
 
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