Quatorze pharmaciens de la Sarthe sont jugés ce lundi 20 décembre devant le tribunal correctionnel du Mans. Poursuivis dans le scandale Urgo, ils sont suspectés d'avoir reçu des cadeaux illégaux de la part du laboratoire pharmaceutique.
Champagne, montres de luxe, séjours en relais & châteaux, smartphones… 8 000 pharmaciens sont soupçonnés d’avoir perçu pas moins de 5,5 millions d’euros de cadeaux de la part d’Urgo, entre 2015 et 2021.
14 officines de la Sarthe sont au cœur du scandale et comparaissent ce lundi 20 janvier devant le tribunal correctionnel du Mans.
5,5 millions d'euros de cadeaux
Depuis 1958, la marque, spécialiste du pansement, est leader dans la protection et la cicatrisation des plaies en pharmacie. Et visiblement, elle arrose.
C'est en 2021 que l'affaire Urgo, du nom de ce célèbre fabricant de pansements, avait éclaté en France. Une enquête avait révélé un système de points entre les praticiens et l'entreprise. En fonction du nombre de points récoltés, des cadeaux étaient offerts.
Depuis, le laboratoire pharmaceutique a été condamné à une amende d'1,125 million d'euros et près de 5,5 millions d'euros de cadeaux ont été saisis auprès de 8 000 pharmaciens français. Avaient-ils conscience de commettre une infraction en acceptant ces présents ? C'est la question centrale dans ce dossier. Dans d'autres départements, les pharmaciens jugés ont écopé d'amende et certains ont été relaxés.
Le procès a finalement été renvoyé au 19 septembre 2025 pour des raisons logistiques. Les prévenus vont demander une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité qui permet la non-publicité des débats. En cas de refus, il y aura une nouvelle audience correctionnelle
Que dit la loi anti-cadeaux ?
Selon le conseil de l'ordre ; "le pharmacien doit veiller à préserver la liberté de son jugement professionnel dans l’exercice de ses fonctions. Il ne peut aliéner son indépendance sous quelque forme que ce soit" (article R. 4235-3 du code de la santé publique (CSP). Cette obligation déontologique est l’un des piliers sur lequel la confiance du public repose.
Qui est concerné ? L’interdiction de recevoir des avantages s’applique notamment aux professionnels de santé, aux étudiants et aux associations regroupant ces professionnels ou étudiants.
L’interdiction d'offrir ou de promettre des avantages s’applique à toute personne produisant ou commercialisant des produits faisant l’objet d’une prise en charge par les régimes obligatoires de Sécurité sociale ou des produits mentionnés au II de l’article L.5311-1 du CSP (à l’exception des produits cosmétiques et de tatouage) et à toute personne qui assure des prestations de santé (article R. 1453-13 CSP).
Quelques exceptions existent, comme celles des avantages de valeurs négligeables :
repas et collation à caractère impromptu (max. 30 euros, 2 fois an) ; livres, ouvrages, revues (maximum 30 euros par exemplaire et 150 euros/an) ; échantillons de produits de santé à finalité sanitaire et exemplaire de démonstration.
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