L’association "Vélo 228 Anjou Maine" demande la suspension urgente du permis d’aménager des Chronolignes, bus rapides au Mans. Motif : l’absence de piste cyclable sur le pont d’Eichthal. Le tribunal administratif de Nantes doit trancher rapidement ce bras de fer entre mobilité douce et aménagements urbains.
"Vélo 228 Anjou Maine", association militante pour les droits des cyclistes, a saisi le tribunal administratif de Nantes ce 22 janvier 2025.
Elle réclame l’arrêt immédiat des travaux des Chronolignes, projet de bus rapides porté par Le Mans Métropole. En cause : l’absence de piste cyclable sécurisée sur le pont de la rue d’Eichthal, pourtant exigée par le Code de l’environnement lors de rénovations urbaines.
"Les rénovations des voies urbaines doivent être mises au profit d’itinéraires cyclables", rappelle le texte légal. L’association, inspirée par des succès bretons, exige aussi 500 euros de frais de justice à la métropole et à la ville, toutes deux présidées par Stéphane Le Foll (PS).
"Ils ne sont jamais intervenus"
Lors de l’audience, l’avocate de la métropole a exprimé sa surprise face à l’absence des requérants lors de l’enquête publique. "Ils ne sont jamais intervenus alors qu’il y a eu plein d’échanges avec ce genre d’associations", a-t-elle souligné.
Elle déplore également l’absence de recours gracieux préalable. L'avocate n'a "pas d'éléments" non plus sur une requête de Vélo 228 Anjou Maine "au fond" ; or, une procédure en référé comme celle-ci exige qu'elle soit doublée d'une demande de réexamen "au fond" par une formation collégiale de trois juges sous dix-huit mois à deux ans, en règle générale.
Elle reconnaît l’absence de bande cyclable sur le pont d’Eichthal, mais défend un "réseau alternatif à moins de 500 mètres". Une solution justifiée par "des questions de sécurité, de fluidité pour les voitures et les bus".
Des enjeux d’avenir
Le juge des référés a mis sa décision en délibéré, promettant une ordonnance "dès que possible". Il a néanmoins confirmé que "Vélo 228 Anjou Maine" avait bien engagé un recours au fond le 2 janvier 2025, nécessaire pour valider la procédure.
Ce dossier cristallise les tensions entre développement des transports en commun et promotion du vélo. Alors que Le Mans Métropole mise sur ses Chronolignes pour décongestionner le trafic, les cyclistes réclament leur place dans l’espace public.
La décision du tribunal pourrait créer un précédent pour les aménagements cyclables en France, dans un contexte où la loi climat renforce les obligations des collectivités.
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