Le Tribunal d'application des peines (TAP) a mis sa décision en délibéré au lundi 9 mai, date jusqu'à laquelle Dany Leprince restera en détention provisoire à la maison d'arrêt d'Agen, comme depuis son arrestation le 21 avril.
Lors du débat contradictoire au TAP siégeant à la maison d'arrêt, le parquet a requis une révocation partielle de la liberté conditionnelle de 10 à 12 mois pour Leprince. C'est-à-dire qu'en cas de condamnation, il retournerait en prison pour cette durée, avant de reprendre le cours de son régime de liberté conditionnelle. Les avocats de Dany Leprince ont plaidé pour un simple "avertissement solennel".
Dany Leprince, 58 ans, avait été arrêté jeudi dernier, après que les gendarmes venus lui notifier à Marmande (Lot-et-Garonne) un refus d'assister aux obsèques de son père, organisées dans la commune de Sarthe où étaient survenus les meurtres en 1994, s'aperçoivent qu'il avait quitté son domicile. Il s'était installé chez sa nouvelle compagne, dans l'Eure-et-Loir. Dany Leprince avait été arrêté alors qu'il se trouvait à Agen avec son avocat au Service pénitentiaire d'insertion et de probation (SPIP) pour "s'expliquer"
sur son déménagement et une promesse d'embauche, selon son avocat Me Édouard Martial, qui avait dénoncé un "guet-apens".
Dany Leprince, "extrêmement malheureux", affirme avoir "tout compris"
Me Martial s'est félicité vendredi d'un "débat très apaisé à l'intérieur duquel tout le monde a pu s'exprimer très librement" à l'audience à la maison d'arrêt. Dany Leprince, bien qu'"effondré", a pu exprimer "la conscience du manquement qu'il avait commis", le fait qu'il est "extrêmement malheureux" de la situation dans laquelle il s'est placé, et que pour l'avenir, il a "tout compris", a-t-il précisé. "Nous avons plaidé pour l'avertissement solennel en disant que le dossier de Dany Leprince était marqué d'embûches et de frustrations, embûches et frustrations qu'il a su surmonter", pour présenter un projet "respectable" et "parfait" qui ne peut "inciter qu'à la clémence", a expliqué l'avocat.Dany Leprince avait été condamné en 1997 à la réclusion à perpétuité pour les meurtres de son frère, de l'épouse de celui-ci et de deux de leurs filles de 10 et 6 ans, meurtres qu'il a toujours niés. Il avait obtenu en octobre 2012 une libération conditionnelle sous contrôle judiciaire strict avec notamment port d'un bracelet électronique pendant un an.