L'épisode Covid avait fait exploser les ventes. Depuis, l'activité a repris un rythme plus raisonnable, mais les ventes augmentent tranquillement. Chez Petiot, à Bazoges-en-Paillers, on fabrique des baby-foots de façon artisanale et, si le client le souhaite, ils peuvent être personnalisés aux couleurs d'une équipe, ou d'une entreprise.
Au début du XXe siècle, Petiot, à Bazoges-en-Paillers, c'était une menuiserie, pour les charpentes. Puis, en 1961, lorsque le fils Petiot a succédé au père, il a diversifié l'activité et s'est orienté vers la fabrication de baby-foots (ou babyfoot, les deux s'écrivent), à la demande d'une entreprise qui louaient ces jeux à des bars.
... puis des billards
Gros succès. Petiot fils a abandonné les charpentes et consacré son savoir-faire de menuisier à la seule production de baby-foots. Puis, dans les années 80, les bars ont vu leur fréquentation baisser. Afin de rentabiliser ses moyens de production, André Petiot a complété son carnet de commandes avec la fabrication de billards.
Cette histoire, c'est Romain Brochard qui nous la raconte. Il est, avec son associé Francky Coutaud, cogérant de l'entreprise qu'ils ont rachetée en 2016. Heureux de trouver un racheteur qui garderait et développerait l'entreprise sur la commune, André Petiot a fait affaire très vite avec le binôme.
"Tout le monde jouait, c'était impressionnant"
Spécialisés dans les jeux de loisir de plein air, les deux associés avaient créé Cadetel, non loin de là, aux Herbiers. C'est lors du festival international du jeu, à Cannes, en 2016, qu'ils avaient constaté que le baby-foot gardait du potentiel. Dans les écoles, les entreprises, chez les particuliers...
"Il y avait un baby-foot de chez Petiot, se souvient Romain Brochard, et tout le monde jouait, c'était impressionnant, des gens de tous les âges !"
Et pas question de reprendre l'entreprise pour la développer ailleurs. "On voulait conserver la qualité et l'ancrage dans le bocage vendéen", insiste Romain.
De 250 baby-foots par an en 2016, la production a atteint un pic en 2022 de 900 ! L'après Covid avait dopé les ventes. Les chiffres sont redescendus ensuite, mais reprennent une courbe positive : plus de 600 baby-foots auront été vendus en 2024.
Médium, chêne ou hêtre
L'entreprise a déménagé et quitté le centre-bourg pour s'installer sur la zone industrielle de l'Hermitage où son enseigne, une figurine de baby-foot, est bien visible depuis la route départementale. Petiot emploie une douzaine de personnes.
C'est là, que l'on finalise, peint et assemble les pièces de bois et de métal pour les différents modèles de baby-foot et de billard. Du médium pour les entrées de gamme ou du chêne pour les modèles les plus chic.
Les joueurs en métal viennent d'une fonderie française, les balles de liège d'une autre entreprise, également française. Pour les billards, en revanche, la plaque d'ardoise qui constitue la surface de jeu, arrive du Brésil.
"On nous a fait remarquer qu'on produisait de l'ardoise en Anjou, reconnait Romain, mais elle est plus friable. Avec celle du Brésil, on est sur de l'ardoise plus compacte, complètement lisse."
Pour le côté pratique, on peut obturer les trous pour transformer le billard américain en billard français et les billards Petiot peuvent aussi se transformer en table pour les repas grâce à une plaque qui recouvrira le tapis.
S'il y a un effet Noël qui va un peu provoquer un sursaut des ventes, l'activité est assez stable sur l'année. La Coupe du Monde de football féminin de 2019 en France a généré une demande de figurines féminines.
Des équipes personnalisables
"Ce qui nous distingue de nos concurrents, précise Romain Brochard, c'est la personnalisation du baby-foot. Si une entreprise veut avoir un moyen de communication auprès de ses clients, on peut avoir des joueurs aux couleurs de l'entreprise."
Dior a demandé de joueuses chinoises et habillées comme telles ! Ce ne fut pas la plus simple des commandes...
"Souvent, ce sont les hommes qui font la démarche de venir acheter, note Romain, mais ce sont les femmes qui choisissent les couleurs."
Pas question de faire une faute de goût avec le mobilier de la pièce où sera installé le baby-foot ou le billard !
Conserver le bruit des balles contre la tôle des buts
Certains, nostalgiques de l'ambiance bistrot, demandent un baby-foot avec un monnayeur pour avoir le son de la tirette que l'on claque et des balles qui tombent dans le réceptacle. Le bruit de la cage de but en tôle sur laquelle vient frapper la balle est également important.
Autant dire que posséder un tel meuble nécessite de bien penser à l'endroit où l'on va le placer, car ce n'est pas le moins bruyant des jeux. Et, pour le billard, prévoir une pièce d'au moins 5 mètres sur 3, et pas d'objets fragiles autour, sous peine de provoquer des dégâts sur un coup de queue malencontreux.
Si le baby-foot français a un design bien à lui, ça n'a pas empêché Petiot d'en vendre dans d'autres pays, via ses clients revendeurs qui sont une quarantaine en France.
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