L'association de défense des animaux L214 dénonce les "conditions sanitaires éxécrables" dans lesquelles vivent 160 000 poules d'un élevage situé en Vendée. Le producteur épinglé fournit la marque Lustucru Frais du groupe Panzani. Le ministre de l'agriculture a demandé une enquête à ses services.
Les images révélées par L214, auraient été tournées début mai dans un élevage des Oeufs Geslin en Vendée. Elles montrent "des poules extrêmement déplumées (certaines n'ont quasiment plus aucune plume), des parasites grouillant sur les oeufs, des poules blessées dans un état dramatique (cloaque purulent), des cadavres dans les cages, bloquant la circulation des oeufs."
Interrogé par nos confrères de Franceinfo: Benoit Geslin, directeur de la société incriminée, se défend : "Ce sont des images choquantes mais elles ne reflètent pas la situation de la totalité de notre élevage". "Nous avons des problèmes dans l’un de nos deux bâtiments : nos animaux sont malades, atteints par la bactérie Escherichia coli." explique-t-il, "C’est temporaire et cela arrive quand l’on travaille avec du vivant".
L214 interpelle le groupe Panzani, qui se fournit en oeufs chez l'éleveur épinglé, lui demandant "de cesser de s’approvisionner auprès de tout élevage de poules en batterie".
L'association, qui lutte contre la maltraitance sur les animaux, a également décidé de porter plainte auprès du tribunal de Grande Instance de La Roche-sur-Yon.
Une pétition a aussi été lancée. "Groupe Panzani et Lustucru Sélection, engagez-vous en fixant une date butoir pour cesser d’utiliser des œufs de poules en cage dans vos produits" demande L214.
Dans l'après-midi, le ministre de l'agriculture Jacques Mézard a annoncé "demander une enquête de ses services et affirmer son soutien au plan d’action national en faveur du bien-être animal"
Jacques Mézard demande l'ouverture d'une enquête
De son côté, la confédération paysanne de Vendée estime dans un communiqué que "les éleveurs sont les premières victimes".
Le syndicat agricole précise : "Cet événement illustre la dérive inéluctable d’un système industriel à l’agonie que nous dénonçons depuis plusieurs années. Alors que les citoyens ont renouvelé à maintes reprises leur demande pour améliorer les conditions de production des oeufs, les entreprises de l’aval continuent d’ériger la compétitivité-prix comme leur objectif primordial, quelles qu’en soient les conséquences sur le bien-être des animaux ou des hommes qui les côtoient, qu’ils soient paysans ou salariés."