La start up nantaise Lhyfe a dévoilé ce jeudi son projet d'installation d'un premier site industriel en Vendée. Elle prévoit de produire 300 kg d'hydrogène par jour à destination, pour le moment, des professionnels, produite exclusivement à partir d'énergies renouvelables. Une première en France.
8 millions d'euros, c'est le montant de la levée de fonds effectué par l'entreprise Lhyfe afin qu'elle installe en Vendée son premier site industriel de production d'hydrogène vert, qui sera opérationnel au premier semestre 2021.
"La construction du premier site industriel de Lhyfe débutera en Vendée, à proximité du parc éolien de Bouin, au premier semestre 2020", a annoncé Lhyfe ce jeudi dans un communiqué, "ce sera le premier site de production d’hydrogène 100% vert en France. Il produira dès le premier semestre 2021 de l’hydrogène vert en grande quantité (plusieurs centaines de kg) pour répondre de façon évolutive aux besoins du grand Ouest".
Le site initial sera complété "par une première station à hydrogène située à La Roche-sur-Yon, pour développer les usages et ouvrir la voie à ce carburant d’avenir. Cette station alimentera une première ligne de bus, des véhicules de la collectivité (bennes à ordures ménagères, etc.), et elle sera ouverte au grand public".
Pour produire son "hydrogène vert", l'entreprise nantaise affirme qu'elle se connectera "directement aux énergies renouvelables", éolien, photovoltaïque, hydraulique, biomasse solide.
S'inscrire dans l'écosystème naturel au lieu de le dominer
Lhyfe précise que sa levée de fonds de 8 millions d'euros s'est faite auprès de cinq acteurs publics et privés, dont la région des Pays de la Loire et la société d'économie mixte Vendée Energie."En utilisant les énergies renouvelables on-shore et en développant l’éolien off-shore, l’hydrogène vert de Lhyfe répond à plusieurs équations : puiser dans les énergies renouvelables plutôt que fossiles, puiser dans les ressources infinies plutôt que limitées, favoriser l’efficacité et tenir compte de l’acceptabilité des populations", s'est félicité Alain Leboeuf, président du Syndicat de l’Energie de Vendée.
"Chez Lhyfe, nous pensons que nous pouvons aujourd’hui subvenir à nos besoins énergétiques en nous inscrivant dans l’écosystème naturel plutôt qu’en essayant de le dominer", a déclaré de son côté, Matthieu Guesné, fondateur et dirigeant de la startup, "nous sommes fiers de passer à l’échelle industrielle pour pouvoir proposer dès 2021 une solution accessible aux collectivités et aux industries souhaitant concrétiser leur transition énergétique grâce à notre hydrogène 100% vert."
L'hydrogène vert, c'est quoi ?
Afin de servir de carburant, l'hydrogène est combiné à de l'oxygène dans une pile à combustible. Ce process permet de produire de l'électricité en rejetant de l'eau."Pour produire de l’hydrogène "vert", c’est-à-dire sans générer de gaz à effet de serre, la méthode la plus efficace est l’électrolyse de l’eau. Elle consiste à décomposer l’eau (H2O) en dioxygène (O2) et en dihydrogène (H2) grâce à un courant électrique de source renouvelable. L’hydrogène ainsi séparé peut être stocké de manière pérenne jusqu’à son utilisation, par exemple pour faire rouler un bus", précise Engie.
C'est ainsi que Lhyfe produira de l'hydrogène vert sans émission de CO2.
Lhyfe destine son projet d'hydrogène vert "aux collectivités, aux industries et au monde du transport qui souhaitent s’approvisionner en hydrogène vert et réduire ainsi instantanément et drastiquement l’impact environnemental de leur mobilité (tels que bus, bennes à ordures ou encore flottes de véhicules lourds ou légers) ou de leur process".
L'utilisation de l'hydrogène en tant que carburant n'en est qu'à ses débuts. Le parc mondial de stations permettant de faire le plein est réduit. En France, une station a été installée à Paris en novembre 2016.