Résidente de La Guyonnière (Vendée), Aline a été retrouvée morte à son domicile jeudi 1er juin. Son ex-conjoint, connu pour des faits de harcèlement, a été mis en examen le 3 juin pour "meurtre aggravé" et incarcéré. À Montaigu-Vendée, c'est la sidération.
À La Guyonnière, le drame sidère une partie des habitants. Aline, 39 ans, discrète habitante d'un lotissement calme, commune déléguée de Montaigu-Vendée, a été tuée à coups de couteau à son domicile dans la soirée du jeudi 1er juin.
"C'est pas courant dans notre petite campagne, on n'est pas habitués à ce genre de faits, souligne Amandine, une riveraine. C'est choquant. Je ne connaissais pas le couple personnellement, mais elle est une voisine de mon frère, les enfants vont à la même école. Mais tout ça, ça remue."
Séparés depuis 2 ans
L'ex-conjoint d'Aline a été mis en examen le 3 juin pour "meurtre aggravé" et placé en détention provisoire, rapporte le parquet de La Roche-sur-Yon à l'AFP. Le suspect, âgé de 40 ans et déjà connu pour des faits de harcèlement, avait reconnu lors de son garde à vue avoir porté "deux coups de couteaux" à la victime.
Le couple était marié depuis 2012 mais s'était séparé en 2021. Une procédure de divorce était en cours, et leur fille de 8 ans vivait au domicile de la mère, à La Guyonnière.
C'est au domicile d'Aline, et en présence de sa fille endormie, que les faits se seraient déroulés dans la soirée du 1er juin. Le suspect aurait appelé ses parents vers 23 heures, leur expliquant qu'il "pensait avoir tué son ex-compagne", explique le ministère public. Ce sont les parents qui, dépéchés sur place, ont alerté les secours et entraîné l'interpelation de l'auteur présumé. La jeune fille a aussitôt été prise en charge à l'hôpital.
Un comportement plus violent ?
La sœur du suspect, interrogée par France 3, confie avoir alerté les autorités à plusieurs reprises quant au comportement de son frère. Selon elle, son comportement à l'encontre d'Aline "était devenu plus violent depuis 2 ans."
Selon le collectif Féminicides France, 47 femmes auraient trouvé la mort sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint depuis le 1er janvier 2023. Dans la région, le dernier féminicide enregistré par les autorités remonte à début mars 2023.
D'après les premiers éléments de l'enquête, ce féminicide conjugal semble assez symptômatique du passage à l'acte meurtrier : il s'est produit dans un contexte de séparation - ce qui est extrêmement fréquent - où les femmes sont dans un parcours de libération, et le suspect a eu recours à une arme blanche, ce qui est l'un des principaux modes opératoire dans les affaires de féminicides, avec l'arme à feu.
Laurène DaycardJournaliste et autrice de "Nos absentes : à l’origine des féminicides"
Selon le collectif Féminicides France, 47 femmes auraient trouvé la mort sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint depuis le 1er janvier 2023. Dans la région, le dernier féminicide enregistré par les autorités remonte à début mars 2023.
Avec Élise Coussemacq
