Le skipper a franchi la ligne d'arrivée de son deuxième Vendée Globe après 77 jours, 03 heures et 39 minutes passés en mer. Mais des vents violents empêchent sa remontée du chenal et l'obligent à se dérouter vers La Rochelle pour accoster.
Son parcours en solitaire n'est pas fini.
À peine a-t-il passé la ligne d'arrivée, qu'il doit déjà repartir seul. Benjamin Dutreux vient tout juste de boucler son deuxième Vendée Globe et de s'offrir une belle dixième place. Mais, il ne va pas pouvoir la célébrer tout de suite.
En raison de la très forte houle qui s'abat sur le large du port vendéen, le skipper est contraint d'accoster son Imoca au port de la Pallice à La Rochelle. Cette situation est inédite.

S'aventurer dans le chenal des Sable-d'Olonne par ce temps serait très périlleux. "On est à plus de 4,50 mètres de creux, on a des déferlantes à l'entrée du port, on a plus de 30 nœuds de vents... C'est impossible de mettre des équipiers à bord du bateau de Benjamin", détaille Marcel Dutreux, le frère et associé du skipper.
À leur arrivée, les navigateurs sont effectivement rejoints par des équipiers pour accoster. Ce dimanche, s'est alors posée la question de laisser Benjamin Dutreux amarrer seul, en ôtant sa grand-voile.
Une hypothèse vite balayée. "On a pris la décision de le détourner vers la Rochelle parce que les conséquences auraient pu être désastreuses", fixe Marcel Dutreux, loin de se réjouir de cette annonce.
Ça ne sert à rien de faire une arrivée dans des conditions dangereuses, avec le risque d'abîmer le bateau ou de perdre un membre de l'équipage
Marcel DutreuxFrère de Benjamin Dutreux
La situation est acceptée par le skipper, même si c'est un nouveau coup au moral. "C'est dur parce qu'il est fatigué et qu'il doit repartir pour plusieurs heures tout seul en mer. Mais il sait qu'il met ainsi tout le monde en sécurité", souligne son frère.
Le marin va donc reprendre sa route en solitaire et il devrait arriver à la Rochelle vers 1h du matin. La situation sera identique pour Clarisse Crémer qui ne devrait plus tarder à arriver.
Un public déçu
Au bord du chenal des Sables-d'Olonne, les coupes-vents et les parapluies sont de sortie. Ils sont plusieurs a s'être déplacé dans l'espoir de pouvoir acclamer Benjamin Dutreux, malgré le mauvais temps.
Mais à défaut de prendre l'arrivée du skipper en photo, ils sortent leurs appareils photos pour immortaliser les vagues qui frappent l'entrée du port. Certains viennent d'apprendre que le navigateur ne remontra pas le chenal ce dimanche.
"Oh non", réagit une jeune femme quand on lui apprend la nouvelle. "Bon, c'est pas grave... On a vu la mer et on sait que les conditions étaient compliquées", relativise-t-elle sans parvenir à cacher sa déception.
Elle n'est pas la seule à faire grise mine. "On est déçu de ne pas le voir, mais on est fier de lui", renchérit un fan du skippeur. "Il se met en sécurité, c'est la priorité. On se dit surtout que c'est lui qui n'a pas de chance", commente une autre passante.
"Il remontera le chenal des Sables d’Olonne à bord de son IMOCA dès que les conditions le permettront, afin de célébrer avec le public vendéen", informe l'organisation de la course dans un communiqué.
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