Après 85 jours,5 heures, 51 minutes et 2 secondes passés en mer, Jean Le Cam a bouclé le Vendée Globe pour la cinquième fois en six participations. À 66 ans, le roi Jean est fidèle à sa légende de marin solide avec un record dans l’histoire de l’épreuve.
Il n'a jamais gagné le Vendée Globe, mais c'est bien lui qui porte la couronne. Le roi Jean affiche une longévité sans pareil sur la course, doublée d'histoires plus légendaires les unes que les autres.
En 2004, il prend le départ du Tour du Monde pour la première fois sur Bonduelle et mène une lutte acharnée pour la première place face à Vincent Riou.
Il arrivera finalement deuxième, sept heures plus tard.
"Ça fait un mois que j'essaie que tout soit possible, même plus que possible d'ailleurs. Mais ça n'a pas marché, ça n'a pas marché. J'ai tout essayé, tout fait", dira-t-il.
Un chavirage en 2008
En 2008, il chavire au large du Cap Horn et passe plus d'une nuit dans la trappe de survie avant que Vincent Riou, encore lui, ne vienne à sa rescousse. Un sauvetage héroïque entré dans la légende du Vendée Globe.
"Il a commencé à donner signe de vie, il a agité un petit pavillon. Il a lancé une fusée de détresse. C'est simplement la quatrième tentative où j'ai réussi à passer le bout", expliquera Vincent Riou.
"T'as qu'un coup, t'as qu'une balle dans le barillet, donc il faut pas se rater", dira le roi Jean.
Sixième en 2012, cinquième en 2016, il réalise une performance majuscule en 2020 après le sauvetage incroyable de Kevin Escoffier.
"À un moment, j'étais debout sur le pont, je vois un flash. Là, tu dis que c'est bon. Là, tu passes du désespoir au truc de dingue".
Jean Le Cam finira quatrième sur son vieux bateau à dérive.
Un Vendée Globe à part, comme il le confie quelques minutes après son arrivée.
"Il est exceptionnel, il n'est même pas parmi les autres. Il est autre chose".
Pour l'aventure et les émotions
En novembre dernier, à 65 ans, il y retourne pour la sixième fois. Pas pour la gagne, ce n'est plus son histoire, dit-il, mais pour l'aventure et les émotions. Son Vendée Globe le plus long fait aussi de ses fameuses vidéos décalées.
"C'est Albert qui est venu me donner un coup de main dans mes réparations. Je ne sais pas s'il s'est autorisé par règlement d'avoir un oiseau à bord, mais tout comme on s'en fout, c'était vraiment luxe. C'était Albert".
Le règlement, justement. Il évoque déjà la pertinence du classement unique et propose une idée pour l'avenir. Deux classements distincts entre bateaux à dérive et bateaux à foils.
Jean Le Cam n'en a pas fini de laisser son empreinte sur la course.
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