"On se pose de plus en plus de questions", 300 bateaux concernés par l'interdiction de pêche dans le golfe de Gascogne

Pour la seconde année, la pêche dans le golfe de Gascogne est interdite du 22 janvier au 20 février 2025, pour réduire les captures accidentelles de dauphins. 65 bateaux sont concernés par cette interdiction en Loire-Atlantique et en Vendée.

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C'est une mesure qui est décriée par les marins pêcheurs, mais ils sont contraints de s'y plier. Pour la deuxième année consécutive, 65 bateaux de pêche de Loire-Atlantique et de Vendée vont rester à quai à partir du 22 janvier, pour quatre semaines. 

Il s'agit des bateaux de 8 mètres et plus, "pratiquant des métiers dits à risques, pour les dauphins, les navires au filet maillant, à la senne ou au chalut pélagique", précise José Jouneau, président du comité des pêches des Pays de la Loire. Les ligneurs et les caseyeurs ne sont pas concernés par l'interdiction de pêche. La flotte régionale compte environ 350 navires, dont 150 spécialisés dans la pêche à la civelle.

Pour faire face à cette perte d'activité, les pêcheurs sont indemnisés à hauteur de 80 à 85 % de leur chiffre d'affaires. Mais la grogne et l'incompréhension dominent. D'autant que l'interdiction de pêche devrait être renouvelée en 2026.

"On se pose de plus en plus de questions. C'est quoi la finalité de la chose ? Les bateaux s'équipent de plus en plus et en fin de compte, on n'est pas plus avancés : il n'y a rien qui aboutit, on n'a pas de résultat en matière scientifique. On n'est pas à l'abri, vu que la Commission européenne a mis son veto sur le sujet, qu'on n'ait pas une augmentation de l'interdiction de pêche, tout simplement", craint José Jouneau. 

Des captures accidentelles divisées par quatre

Selon les chiffres de l'observatoire Pelagis, l'interdiction partielle en début d'année 2024 de pêcher dans le golfe de Gascogne a permis de diminuer de 76 % le nombre de captures mortelles de dauphins.

"Durant l’hiver 2023-2024, du 1ᵉʳ décembre 2023 au 31 mars 2024, les mortalités par capture ont été estimées à partir des échouages à 1 450 dauphins communs pour l’ensemble des eaux du golfe de Gascogne et de la Manche Ouest. Ces estimations sont bien inférieures à celles calculées lors des années précédentes, environ 6 100 captures en moyenne durant les hivers 2017 à 2023", précise l'observatoire. 

L'année à venir pourrait d'ailleurs être différente car "on a des phénomènes de pics" en matière d'échouages, avec parfois "des fortes mortalités en décembre, d'autres années en mars", précise Jérôme Spitz, codirecteur de l'institut installé à La Rochelle, interrogé par l'AFP. 

"Je ne pense pas que la fermeture dans sa forme actuelle soit satisfaisante sur le long terme", ajoute-t-il, évoquant "une mesure d'urgence en attendant des mesures structurelles plus pérennes qui permettent de maintenir l'activité économique de pêche et la viabilité à long terme des populations".

Concilier activité économique et protection des cétacés

La profession s'inquiète des effets induits de cette interdiction qui affecte l'ensemble de la filière et provoque des "dommages collatéraux. L'année dernière, tout le monde croyait qu'il n'y avait plus de pêche dans le golfe de Gascogne, donc il y a eu un désintérêt du consommateur dans les rayons poissonneries et l'aquaculture a perdu 20 % de son chiffre d'affaires", souligne le président du comité des pêches des Pays de la Loire. Faute de poissons à vendre, l'activité des criées tournent également au ralenti. 

En déplacement au Guilvinec (Finistère) le 17 janvier dernier, Agnès Pannier-Runacher, la ministre chargée de la Transition écologique, la Biodiversité, la Forêt, la Mer et la Pêche, a confirmé une enveloppe de 20 millions d'euros pour indemniser les marins pêcheurs et les mareyeurs. Elle a aussi demandé à ses équipes "d'accélérer sur la mise en place de mesures qui permettent de concilier la pêche et la protection des cétacés", avec des "effaroucheurs".

La moitié des bateaux de pêche français sont équipés ou le seront prochainement d'effaroucheurs ou de balises acoustiques afin d'avertir et d'éloigner les dauphins des dangers. 

"Nous avons une task force qui est au travail, qui s'est réunie déjà deux fois cette semaine pour regarder comment on installe ces dispositifs, comment on les accompagne, comment on rassemble avec les scientifiques les données qui permettront de faire la démonstration que l'on peut effectivement continuer à pêcher en diminuant fortement l'impact sur les cétacés", a précisé la ministre dont l'objectif est "la réouverture du golfe de Gascogne pour le mois de février 2027".

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