Moins d'un mois après le départ du 10e Vendée Globe, deux marins ont déjà abandonné : Maxime Sorel et Louis Burton. Retour sur les conditions qui encadrent les réparations et les abandons.
"Même au repos j'ai de grosses douleurs. Je ne peux pas continuer à naviguer dans cet état". Maxime Sorel (V&B Monbana Mayenne) a été le premier skipper à abandonner sur cette édition du Vendée Globe le 15 novembre dernier.
Blessé à la cheville, il ne pouvait pas réparer seul ses problèmes de grand-voile. Après lui, c'est Louis Burton qui a renoncé le 5 décembre à poursuivre cette course en raison d'une "sérieuse avarie sur un élément mécanique du gréement".
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Il s'agit pour ces deux skippers d'abandons officiels. D'autres victimes d'avaries peuvent rester dans la course, mais sous conditions.
Pour savoir ce qui est autorisé et ce qui est interdit, les concurrents doivent se référer à un document de l'organisation intitulé " Avis de course". Il contient toutes les réponses aux questions qui se posent en cas d'avarie.
S'arrêter : autorisé, mais pas dans un port
C'est le premier pilier du Vendée Globe : c'est une course sans escale. Mais il est possible de mouiller sous certaines conditions.
L'avis de course précise qu'un "skipper pourra relâcher, au mouillage ou sur un coffre, par ses propres moyens, et sans aucune assistance extérieure, pour effectuer des réparations nécessaires à sa sécurité ou à celle de son bateau, afin de poursuivre la course. Un skipper ne sera pas autorisé à accoster ou à s’amarrer à un quai ou à un navire, ni à débarquer à terre, au-delà de la limite de la plus grande marée haute."
Dans l'exemple de l'abandon de Maxime Sorel, il y a eu un arrêt à Madère avant tout pour un problème à une cheville qui le faisait souffrir et il lui fallait un avis médical.
Son équipe nous a confirmé par téléphone qu'il savait que "quand quelqu'un vient à bord, même un médecin, c'est de l'assistance. Donc, il passait hors course."
Trois équipiers ont alors pris le relais pour ramener le bateau au port de Concarneau en Bretagne. Le skipper est lui rentré en avion pour passer un examen IRM. Résultat : 3 semaines d'immobilisation.
Revenir au port : autorisé, mais sous 10 jours après le départ
Dans son malheur, un skipper peut avoir "la chance" d'avoir une avarie dans les premiers jours de course.
Dans ce cas, le règlement l'autorise à "revenir au port des Sables d’Olonne (...) pour recevoir une assistance extérieure".
Il pourra même être remorqué à partir d’une distance de 100 milles nautiques du port des Sables d’Olonne pour rejoindre le ponton Vendée Globe ou recevoir une assistance physique à son bord, dans un rayon de trois milles nautiques autour de la bouée cardinale Le Nouch SUD.
Attention, un nouveau départ pourra être validé seulement s'il peut intervenir dans un délai maximum de dix jours après la date de départ officiel de la course. Et si le skipper n'est pas en état physique de reprendre la course, son remplaçant figurant dans le dossier d'inscription pourra reprendre la barre du bateau.
Finir la course après un abandon : autorisé, mais pas de classement
Sur l'édition précédente, Sam Davies et Isabelle Joschke, avaient choisi de boucler leur tour du monde malgré leur abandon. Ce choix n'est pas interdit, mais elles ont étédéclarées hors course.
Elles sont bien revenues aux Sables d'Olonne, mais elles n'ont pas figuré au classement officiel.
La britannique Samantha Davies avait dû s'arrêter pour réparation en Afrique du Sud. Et la franco-allemande avait été victime d'un grave problème sur la quille de son voilier au large de l'Argentine.
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Boucler son tour du monde deux ans après : pourquoi pas ?
Le skipper irlandais Enda O’Coineen pris le départ du Vendée Globe le 6 novembre 2016. Il a bouclé son (re)tour du monde près de 2 ans plus tard, le 1er avril 2018. Et ce n'est pas un poisson d'avril.
Détail important : il est arrivé aux Sables d’Olonne sur un autre bateau que celui sur lequel il avait pris le départ. Il s'est retrouvé associé pour l'occasion à Thomas Ruyant, un autre marin malheureux de l'édition 2016 qui avait dû lui aussi abandonner.
Les deux équipes ont alors fait cause commune avec un double nom sur le bateau de Ruyant et avec O'Coineen à la barre.
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Un tour du monde "non-officiel" mais porté par les vents de l'amitié et de la solidarité autour du message porté par l’ONG d’information "Le Projet Imagine". L'assocation vise à créer un mouvement d’engagement citoyen en faveur d’une société plus juste, inclusive et durable.
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