Romain Attanasio termine son 3ᵉ Vendée Globe d'affilée en 14ᵉ position. Yannick Bestaven lui arrive hors course. Ils bouclent leur tour du monde en 83 jours.
Le premier arrivé du jour est 14ᵉ, le second hors course. Romain Attanasio a franchi ce dimanche 2 la ligne d'arrivée à 11 h50. Yannick Bestaven, vainqueur en 2020, est attendu aux alentours de 13 heures après une sévère avarie de structure au large de l'Argentine qui l'avait contraint à l'abandon.
Un "Hymne à l'amour" quelques heures avant l'arrivée
Le skipper de Fortinet-Best Western, a savouré ses dernières heures en mer en écoutant et en fredonnant "l'hymne à l'amour"d'Edith Piaf. C'est donc un navigateur heureux qui débarque ce dimanche aux Sables d'Olonne après 83 jours, 22 heures et 48 minutes et 18 secondes.
Romain Attanasio est arrivé à 11h 50 dans une brume tenace. Son fils Ruben, âgé de 12 ans, est monté à bord. Le jeune garçon retrouve son père après avoir accueilli sa mère Samantha Davies jeudi dernier.
Au fil de ce Vendée Globe, le skipper a régaté sans relâche, souvent en étant au coude-à-coude avec d’autres compétiteurs. Le navigateur progresse non loin de Boris Herrmann (Malizia Seaexplorer) aux Açores, passe le cap de Bonne Espérance au côté de Benjamin Dutreux (GUYOT environnement – Water Family) et traverse l’océan Pacifique avec Damien Seguin (Groupe APICIL).
Une course musclée, il s’ouvre l’arcade dans un choc puis doit faire face à une série de dépressions dans l’océan Indien et Pacifique.
Romain Attanasio dépasse le cap Horn pour la 3ᵉ fois de sa carrière en tout début d’année avant une remontée délicate de l’Atlantique Sud où il est obligé de monter au mât après un souci de hook.
À la bataille au cœur d’un groupe conséquent de skippers, il parvient à filer dans l’Atlantique Nord et à consolider sa 14ᵉ place. Un résultat qui montre sa constance : il était 15ᵉ en 2017 et 14ᵉ en 2020. Au-delà de la prestation sportive, il restera de jolis souvenirs dont cette visio, mi-décembre, où il a appris de sa compagne qu’il sera papa d’un garçon pour la deuxième fois.
Le 13 septembre 2024, à deux mois du départ, alors qu'il était sur les 48 heures du Défit Azimut, Romain Attanasio avait démâté. Le skipper qui préparait le Vendée Globe, avait lancé une cagnotte pour récolter les 450 000 euros nécessaires à la remise en état de son IMOCA. "On n'est pas là à se morfondre, affirmait-il alors, on n'a pas le temps".
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"Je ne sais pas quel Vendée Globe me marquera le plus "
Victime d'une avarie de structure, Yannick Bestaven avait été contraint à l'abandon le 30 décembre. Il est arrivé à 13 h 50 ce 2 février. Sans avoir à couper la ligne, pas besoin quand n'est pas classé.
"Après toutes ces aventures et ces mésaventures, cela va être un vrai bonheur de couper la ligne fictive de ce Vendée Globe, et puis surtout de remonter le chenal. C’est le rêve que j’avais depuis le départ, ça. J’espère qu’il fera beau, qu’il y aura du monde, et qu’on pourra fêter ça tous ensemble ", s'enthousiasmait le Rochelais il y a quelques jours.
Le vainqueur de l’édition 2020-2021, aborde l’instant avec philosophie d'un marin qui navigue en père peinard.
Je ne sais pas quel Vendée Globe me marquera le plus. Le dernier en 2021, avec la victoire à la clé, ou celui-ci, qui aura pris une tout autre tournure. Une chose est sûre, ils resteront à jamais gravés en moi
Yannick BestavenSkipper Maître CoqV, hors course
"Je suis déçu bien sûr, un peu désabusé parce que je pensais avoir fait le plus gros du parcours, du programme, et puis plutôt dans le groupe de tête. J'étais plutôt content de ma position et des opportunités qui allaient s'ouvrir aussi sur la remontée de l'Atlantique", avait alors déploré le skipper.
"Déçu pour moi, mais surtout déçu pour tous ceux qui suivent, qui ont mis du cœur dans le projet, pour mon équipe, pour mes sponsors, mes proches…Tous les gens qui suivent le projet à fond. Je suis plus déçu pour eux presque que pour moi parce que je sais que la course au large, c'est un sport mécanique. On a beau tout donner, c'est le matériel et la mer qui décident si on passe ou pas. C'est le destin, il faut l'accepter", avait-il ajouté, dépité.
Après 6 jours d’escale technique à Ushuaïa, le Rochelais avait repris la mer le 6 janvier à bord de son IMOCA Maître Coq V, direction les Sables d’Olonne. Si le Vendée Globe s'était brutalement arrêté pour le tenant du titre, il avait tenu à ramener le bateau en France. Privé de fête pour cause de Covid il y a quatre ans, le navigateur devrait être célébré par la foule massée le long du chenal malgré son abandon.
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Romain Attanasio entamera la remontée du chenal vers 16 h 25 suivi de Yannick Bestaven à 16 h 50.
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