Eclairage public, enseignes lumineuses, il est aujourd'hui difficile de profiter d'une nuit parfaitement noire, sauf à s'échapper loin des villes. Bien réelles, ces pollutions lumineuses ont un impact sur l'homme et la biodiversité. De nouvelles réglementations tentent de les réguler.
La commune de La Chapelle-aux-Lys en Vendée, est l'une des premières municipalités à avoir obtenu le label "Ville étoilée" en 2012, décerné par l'Association nationale pour la protection du ciel et de l'environnement nocturnes (ANPCEN).
Sise en pleine campagne, sans sources lumineuses à proximité, cette commune de 250 habitants est devenue un paradis pour Olivier Sauzereau, astronome amateur. Il y a installé son observatoire astronomique équipé d'un télescope.
"Ici on peut tout voir, un ciel étoilé avec plus de 2 500 étoiles, les planètes, les galaxies, les nébuleuses... la voie lactée est magnifique", s'émerveille-t-il, d'autant que près des "deux tiers des européens ne peuvent plus la voir à cause de la pollution lumineuse". "Ici, on peut voir jusqu’à 100 millions d’années de lumières".
Outre sa situation éloignée des grandes agglomérations favorable à l'observation du ciel, la Chapelle-aux-Lys s'est également engagée pour réduire la pollution lumineuse de ses éclairages publics en remplaçant tous les lampadaires.
"Ces ampoules sont moins violentes en luminosité, d’une couleur plus fade. Elles éclairent essentiellement le sol, pas le ciel", explique ainsi son maire, Philippe Boisson.
Ces mesures sont essentielles car il est aujourd'hui avéré que ces sources lumineuses impactent la biodiversité en perturbant le cycle naturel des animaux et des insectes. "La pollution lumineuse est la deuxième cause de disparition des insectes après les pesticides", explique Matthieu Charrier, bénévole à l'ANPCEN.
Que dit la loi ?
Sur le littoral Vendéen, certaines communes très gourmandes en éclairage commencent tout juste à modifier leurs pratiques, comme Saint-Jean-de-Monts, qui vient d'équiper les 87 lampadaires du front de mer en ampoules LED.
Outre la réduction par dix de la puissance de l'éclairage, la ville a également adapté les plages horaires des zones éclairées, économisant au passage 90 000 euros en deux ans.
Le 27 décembre 2018, le gouvernement a pris des arrêtés imposant des plages horaires d'extinction nocturne des éclairages publics ainsi que des règles techniques, dans les parcs et jardins, dans les locaux professionnels ou encore dans les commerces.