Ce que l'on sait du meurtre du prêtre Olivier Maire à Saint-Laurent-sur-Sèvre en Vendée

Le corps sans vie d'un prêtre a été découvert ce lundi 9 août à Saint-Laurent-sur-Sèvre en Vendée. Le principal suspect est l'homme mis en examen pour l'incendie de la cathédrale de Nantes en juillet 2020. La piste terroriste a été écartée par le parquet de La Roche-sur-Yon.

"S'en prendre à un prêtre, s'en prendre à un homme d'église, c'est toujours s'en prendre à la France",  a déclaré Gérald Darmanin, depuis Saint-Laurent-sur-Sèvre, où il s'est rendu en cette fin de lundi après-midi.

Le ministre de l'Intérieur s'est d'abord entretenu avec les frères montfortains avant de s'exprimer devant la presse.

"Cette personne est inconnue des fichiers de radicalisation, a-t-il dit à propos du principal suspect Emmanuel Abayisenga, le moment n'est pas à la polémique mais il est aux condoléances que l'on doit adresser à la famille de ce prêtre et à la communauté catholique de France."

Le moment ne doit pas être à la polémique mais aux condoléances

Gérald Darmanin

Le corps d'un prêtre, le père supérieur de la communauté des frères missionnaires Montfortains, a été découvert ce lundi 9 août à Saint-Laurent-sur-Sèvre, une commune située à une vingtaine de kilomètres au sud de Cholet.

Le corps du père Olivier Maire, 61 ans, a été retrouvé dans une chambre de la communauté a annoncé Yannick Le Goater, le vice-procureur de La Roche-sur-Yon, lors d'une conférence de presse donnée ce lundi après-midi.

Ce lundi matin, ce sont les gendarmes de Mortagne-sur-Sèvre qui ont découvert le corps du prêtre selon les indications qui leur ont été fournies par la principal suspect, lorsqu'il s'est rendu à la gendarmerie s'accusant du meurtre.

Selon les premiers éléments, la victime est décédée après avoir reçu des coups. Une autopsie devrait permettre de préciser les causes de cette mort.

Le principal suspect placé en gardé à vue

L'homme, âgé d'une quarantaine d'années, s'est rendu à la gendarmerie de Mortagne-sur-Sèvre dans la matinée du lundi 9 août pour avouer le meurtre. Il s'agit du sacristain bénévole de nationalité rwandaise, mis en examen pour l'incendie à la cathédrale de Nantes le 18 juillet 2020. 

Incarcéré plusieurs mois, il avait été remis en liberté sous contrôle judiciaire en juin dernier dans l'attente de son procès. L'auteur présumé des faits sortait d'un séjour en hôpital psychiatrique et était hébergé par la communauté des frères missionnaires Montfortains depuis le 31 mai, selon une source proche de l'enquête. 

"Il faisait depuis cette date l'objet d'un contrôle judicaire strict, a précisé Yannick Le Goater, avec notamment une obligation de pointage deux fois par mois, une obligation de respecter le lieu de résidence qui a été fixé par son contrôle judiciaire au sein de la congrégation religieuse".

Le 20 juin dernier, les gendarmes de Mortagne-sur-Sèvre avaient déjà été sollicités par le père Maire "car Emmanuel Abayisenga manifestait la volonté de quitter son lieu d'hébergement en violation de son contrôle judiciaire".

"Nous attendons les résultats de l'examen psychiatrique"

"Une expertise psychiatrique du mis en cause est en cours afin de déterminer si la garde à vue actuelle est compatible ou non avec son état physique et psychique", a ajouté le vice-procureur de La Roche-sur-Yon, précisant que "le médecin légiste qui l'a examiné a conclu à la compatibilité au regard de son état physique, nous attendons les résultats de l'examen psychiatrique". 

La Brigade de recherches de la gendarmerie de La Roche-sur-Yon et la Section de recherches de Nantes ont été saisies de l'enquête "du chef d’homicide volontaire à savoir de meurtre". La piste terroriste est écartée par le parquet de La Roche-sur-Yon. 

En cette fin d'après-midi, le vice-procureur a précisé ne pas être en mesure de fournir plus d'éléments quant au mobile qui a amené Emmanuel Abayisenga à passer à l'acte.

Le suspect avait l'obligation de quitter le territoire mais doit avant cela attendre son procès. "Sa présence sur le territoire national était rendue nécessaire par cette procédure en cours", a poursuivi Yannick Le Goater.

Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé dans un tweet se rendre sur place dans l'après-midi. La polémique ne s'est pas faite attendre concernant la remise en liberté de cet homme. 

"Sa mort est une grande perte"

Le sénateur vendéen Bruno Retailleau a rendu hommage au père Olivier Maire, "sa mort témoigne de la bonté de ce prêtre que je connaissais bien et et dont j’avais pu apprécier la profondeur de la foi. Sa mort est une grande perte".

Christelle Morançais, la présidente de la région Pays de la Loire, se dit "bouleversée par l’assassinat du prêtre" et apporte son "total soutien à tous les catholiques et tout particulièrement à la communauté vendéenne."

"Ultime preuve de la charité de cet homme de foi et de paix, il avait accueilli au cœur de sa communauté celui-là même qui lui a ôté la vie, écrit Alain Leboeuf, le président du conseil départemental de Vendée, à propos du père Olivier Maire, face à cette cruauté innommable, toute la Vendée est unie dans la douleur".

"Martyr de la charité"

"La mort brutale de ce religieux généreux, ce pasteur des âmes, homme de bien, nous plonge dans une douleur profonde et une tristesse immense, écrit ce lundi après-midi dans un communiqué, Mgr François Jacolin, évêque de Luçon, le Père Olivier Maire est mort victime de sa générosité, en martyr de la charité".

"En accueillant à la Maison des Missionnaires Montfortains de Saint-Laurent-sur-Sèvre,  Emmanuel Abayisenga, il (le père Maire, NDLR) a été fidèle à sa consécration religieuse et au fondateur de sa congrégation, Saint-Louis-Marie-Grignon de Montfort, qui, tout au long de sa vie, en sillonnant les routes et les chemins de l’ouest de la France, s’est fait le frère de tous, prêchant la miséricorde de Dieu pour tous ses enfants. Le père Olivier Maire aura été fidèle jusqu’à donner sa vie, que Dieu l’accueille en sa paix" écrit Mgr Laurent Percerou, l'évêque de Nantes.

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