Mata Hari ! L'oeil du jour en malais. Prononcez son nom et l’esprit s’envole.
On imagine la guerre secrète menée par cette femme fatale. Pourtant, Mata Hari fut une espionne de pacotille, victime d’un jeu trop grand pour elle. Français et Allemands l’ont manipulée. Elle en est morte, fusillée.
Mata Hari s’appelle en fait Margaretha Gertrude Zelle. D’origine néerlandaise, elle devient une vedette en 1905. A l’époque, la mode est à l’orientalisme.
Les danses javanaises intriguent. Mais pas de chaste chorégraphie avec la nouvelle venue. Son coup de génie, s’effeuiller. Paris s’embrase.
La légende de la prêtresse hindoue
Mata Hari nourrit sa légende, se disant la fille d’une prêtresse hindoue. Elle gagne des fortunes qu’elle dépense aussitôt, passe d’homme en homme.Quand la guerre éclate, elle se trouve à Berlin.
Sources d'archives : Pathé Gaumont - Gallica BNF
Mata Hari, double espionne
En 1915, un consul allemand propose à Mata Hari de renseigner son pays. Douée pour les langues, Mata Hari doit séduire officiers et diplomates au gré de ses voyages.La belle adore l’uniforme. En 1916, même scénario avec les Français. La voici agent double. Espionne peu douée, Mata Hari sera le jouet des services secrets. Les deux camps jouent au chat et à la souris, la danseuse est finalement croquée par les Français.
Mata Hari sera arrêtée pour intelligence avec l’ennemi en février 1917.
Elle tombe dans les griffes du capitaine Bouchardon. Clémenceau a surnommé ce magistrat « le grand inquisiteur ».
A l’époque, la presse et le cinéma voient des espions partout. Le moral du pays est au plus bas. L’heure est à la sévérité. Bouchardon n’est pas sensible au charme de cette femme qu’il qualifie d’espionne née.
Mata Hari est condamnée à mort. Face au peloton d’exécution, elle refusera qu’on lui bande les yeux.