Affaire Baupin : les réactions des politiques en Poitou-Charentes

Accusé de harcèlement ou d'agression sexuelle par plusieurs femmes, le député vert de Paris Denis Baupin est au centre d'une affaire qui agite la classe politique. Plusieurs élu(e)s du Poitou-Charente ont réagi en dénonçant une "omerta" devenue insupportable. 

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Nouveau rebondissement dans l'affaire Denis Baupin ce matin avec une tribune dans "Libération" signée par 500 responsables, militant(e)s et élu(e)s qui dénoncent l'impunité des harceleurs et appellent à briser la loi du silence.

Pour les connaisseurs des coulisses de l'Assemblée nationale et des palais de la République, les situations de harcèlement au travail sont monnaie courante. "Un secret de polichinelle" pour de nombreux élus qui ne volent pas au secours de Denis Baupin qui a dû démissionner hier, sous pression, de son poste de vice-président de l'Assemblée nationale.

"Croyez-vous que lorsqu'on est jeune, blonde et avec des yeux bleux, on puisse échapper à des faits de harcèlement ?"
Delphine Batho, députée des Deux-Sèvres.


L'ancienne ministre de l'Ecologie ne mâche pas ses mots : "Cette affaire n'est que la partie émergée de l'iceberg, nous déclare-t-elle ce matin. Il résulte d'un système de domination qui écrase les femmes. Il est temps de faire un grand ménage et aller jusqu'au bout du rétablissement d'un véritable respect des femmes qui font de la politique."
La députée des Deux-Sèvres indique qu'elle n'a pas été contactée mais qu'elle aurait volontiers signé l'appel lancé ce matin dans Libération par 500 militant(e)s et élu(e)s. Très combative, elle cite aussi l'affaire qui avait concerné le ministre de l'Economie Michel Sapin (accusé d'avoir tiré sur le string d'une journaliste). "Ce ministre mis en cause doit présenter des excuses publiques", déclare-t-elle avant d'ajouter : "Je n'aimerais pas être à la place des Verts. Ceux qui savaient n'ont rien dit, ce qui revient à dire "on peut harceler les femmes tant que ça reste à l'intérieur de notre parti".

Réaction très différente de Véronique Abelin. La conseillère régionale UDI de la nouvelle région ALPC n'a jamais été victime de harcèlement dans ses activités politiques. Elle indique même que dans son parcours régional, ce n'est pas un homme mais une femme qui a été la plus dure avec elle : "Ségolène Royal est la personne qui a tenu à mon égard les propos les plus humiliants..." se souvient-elle, avant d'ajouter : "C'est bien que la parole se libère sur ces faits et qu'il y ait un débat public, mais il faut aussi rappeler que la plupart des hommes politiques ne se comportent pas comme quelques pervers qui font la une de l'actualité."
Une des toutes premières réctions est venue de Catherine Coutelle. La députée PS de la Vienne est très active sur les dossiers des droits des femmes. Dans un communiqué publié hier, Catherine Coutelle a indiqué qu'elle allait déposer un amendement qui a pour but "d’aligner le régime de preuve des agissements sexistes sur celui des discriminations. Concrètement, il entend aboutir à ce que les victimes n’aient plus à prouver les faits, mais que ce soient les auteurs présumés qui aient la charge de prouver que les faits pour lesquels ils sont mis en cause n’auraient pas été commis."
Autre réaction, celle de Véronique Massoneau, recueillie par nos confrères de France Bleu. "Ce sont des accusations graves, déclare la députée écologiste de la Vienne qui a quitté EELV pour le parti Ecologiste ! "Moi je suis à la délégation du droit des femmes, et si elles sont avérées il faudra que la justice fasse son travail." Véronique Massoneau ajoute qu'une réunion pour aborder cette affaire est prévue ce mardi matin avec d'autres membres de son groupe politique. 
Très en pointe aussi, Olivier Falorni, le député de Charente-Maritime, se dit révolté par ces révélations. "Ça me met en colère d'apparaître à côté de Denis Baupin sur une photo qui avait vocation à dénoncer l'inverse de ce qu'il a pratiqué", a affirmé le parlementaire. Olivier Falorni évoque cette photo sur laquelle il apparaît aux côtés de Denis Baupin.
Pour plusieurs élu(e)s contactés, dont Catherine Coutelle, il reste enfin un point capital à faire évoluer : la durée de prescription. Aujourd’hui de trois ans pour les cas de harcèlement sexuel, ce délai  pourrait être allongé pour permettre aux victimes de porter plainte plusieurs années après les faits.
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