Les syndicats du primaire rejettent la reforme, présentée ce matin par le Ministre en conseil des ministres. Au centre des débats, la modification des rythmes scolaires.
La réforme Vincent Peillon
Le texte, promesse de François Hollande qui a fait de la jeunesse et de l'éducation une priorité du quinquennat, prévoit la création de 60.000 postes et la priorité au primaire pour lutter contre l'échec scolaire avec la relance de l'accueil des enfants de moins de trois ans et des enseignants supplémentaires dans les zones défavorisées.Défendu avec détermination par un ministre convaincu que le système scolaire français est à bout de souffle et doit être réformé en profondeur, le texte prévoit le rétablissement de la formation des enseignants, quasiment disparue sous la droite, et a l'ambition de faire entrer l'école dans l'ère numérique.
Issu de plusieurs mois de consultations, le texte a été adopté par des instances consultatives réunissant enseignants, parents, élus, patronat, étudiants et lycéens. "Notre objectif est la réussite de tous les élèves", a souvent martelé M. Peillon. "Ce n'est pas la peine d'en laisser 25 ou 30 % sur le bord de la route. Les grands systèmes éducatifs qui marchent, c'est des systèmes qui sont capables d'emmener tout le monde.
La réforme des rythmes scolaires dans le primaire avec le retour de la semaine de 4,5 jours, abandonnée en 2008, devrait y contribuer, grâce à un allègement des journées de classe et des activités culturelles, sportives ou artistiques. "Je savais que ce serait difficile. Mes prédécesseurs me l'avaient dit : ils avaient préparé cette réforme et n'avaient pas voulu la faire devant la complexité", a rappelé le ministre. Il a dit souhaiter qu'"un grand débat parlementaire ait lieu et qu'on puisse se donner le temps qu'il faut pour que la Nation s'approprie les priorités" du gouvernement pour "que nous réussissions le redressement de l'école".
Que réclament les syndicats ?
Pour Sébastien Sihr, secrétaire général du SNUipp-FSU, "la priorité à école primaire ne peut pas rester un simple slogan, une loi n'a pas le pouvoir magique de changer l'école". Il appelle à "une journée d'interpellation du ministre dans tous les départements pour mettre l'accent sur les changements concrets que l'on attend", citant la formation continue, la refonte de l'évaluation des élèves, la révision des programmes, l'avenir des enseignants "Rased" spécialisés dans la lutte contre l'échec scolaire.
Mais "aujourd'hui, l'action du ministre est brouillée par la réforme des rythmes scolaires", a-t-il regretté. Le syndicat réclame des effectifs et une amélioration des conditions de travail et des salaires. FO-Education réclame "le retrait" du projet de loi qui "serait une loi de territorialisation de l'école publique", compte tenu des compétences conférées aux communes, et un retrait du projet de décret sur les rythmes scolaires.Le syndicat FO des lycées professionnels (Snetaa-FO, majoritaire) appelle à la grève contre "la mort annoncée de l'enseignement professionnel par le projet de loi".