Le décret sur les rythmes scolaires a été publié au Journal Officiel ce samedi. Le retour à la semaine de 4 jours et demi pourra donc être appliqué dès la rentrée prochaine ou en 2014. Certaines ont déjà annoncé qu'elle le ferait dès 2013, Marseille attendra 2014.
A LA RENTREE 2013 OU 2014 ?
Les communes ont jusqu'à fin mars pour décider d'appliquer la réforme en septembre 2013 ou à la rentrée de 2014. Certaines villes, essentiellement de gauche, ont d'ores et déjà annoncé qu'elles le feraient dès septembre 2013, comme Paris et Nantes. C'est aussi le cas de quelques municipalités de droite comme Issy-Les-Moulineaux, mais pas de Marseille ou Nice.
UNE JOURNEE PLUS COURTE, UNE DEMI-JOURNEE DE PLUS
Par cette réforme, la journée de classe en maternelle et primaire est raccourcie de 45 minutes en moyenne. Cette journée ne pourra pas dépasser 5H30 au total avec une pause à la mi-journée d'au moins 1H30.
La demi-journée ajoutée le mercredi matin, ou par dérogation le samedi, ne devra pas excéder 3H30. Ce changement permettra d’atteindre 180 jours de classe par an, contre 144 actuellement.
La demi-journée ajoutée le mercredi matin, ou par dérogation le samedi, ne devra pas excéder 3H30. Ce changement permettra d’atteindre 180 jours de classe par an, contre 144 actuellement.
DES ACTIVITES PERISCLOLAIRES NON OBLIGATOIRES
Les écoliers auront toujours 24 heures de classe hebdomadaire mais les temps éducatifs y seront répartis différemment. L'organisatino de la journée et de la semaine est laissée au choix des communes. Celles-ci auront à charge d'établir les emplois du temps, pour intégrer les nouvelles activités périscolaires, qu'elles devront organiser et qui pourront avoir lieu avant ou après les cours de l'après-midi. Mais ces activités périscolaires ne seront pas obligatoires, et les communes pourront choisir de les facturer ou non.
FACTURE SALEE POUR LES COLLECTIVITES
Les collectivités auront donc à organiser ces activités préiscolaires et redoute le coût que cela implique. Un fonds de 250 millions d'euros a été budgétisé pour les y aider si elles choisissent d'appliquer la réforme dès septembre 2013. Une aide est prévue, de 50 euros par élève, portée à 90 euros dans les zones en difficulté, lesquelles toucheront aussi une aide de 45 euros par élève la deuxième année.
Insuffisant pour l'Association des maires de France (AMF) qui estime pour sa part que le coût de la réforme à 150 euros par élève et par an.
Insuffisant pour l'Association des maires de France (AMF) qui estime pour sa part que le coût de la réforme à 150 euros par élève et par an.
Face à un tel coût, le maire de Marseille Jean-Claude Gaudin a d'ores et déjà annoncé que sa ville attendra 2014 pour appliquer la réforme.
Ces activités supplémentaires posent en effet le problème du recrutement d'animateurs compétents et en nombre suffisant même si le décret prévoit que le taux d'encadrement sera assoupli pour les activités périscolaires. Autrement dit, chaque animateur pourra être responsable d'un nombre d'enfants plus important.
Ces activités supplémentaires posent en effet le problème du recrutement d'animateurs compétents et en nombre suffisant même si le décret prévoit que le taux d'encadrement sera assoupli pour les activités périscolaires. Autrement dit, chaque animateur pourra être responsable d'un nombre d'enfants plus important.
LES ENSEIGNANTS INQUIETS
Elus locaux et syndicats d'enseignants s'inquiètent du financement de la réforme sur le long terme et de la capacité des communes à recruter assez d'animateurs compétents, notamment en zone rurale. Le SNUIPP demande des précisions au ministère sur ce point. Certains élus et enseignants s'opposent sur la longueur de la pause méridienne, les premiers envisageant parfois de grappiller du temps pour des activités périscolaires plus longues, les seconds craignant de récupérer ensuite des élèves énervés et moins concentrés.
Les enseignants s'inquiètent aussi d'une utilisation des locaux scolaires pour d'autres activités. La réforme des rythmes n'est pas obligatoire pour les écoles privées, mais le ministère souhaite "que le plus grand nombre d'élèves en bénéficie", et le privé sous contrat sera donc éligible au fonds.
Les enseignants s'inquiètent aussi d'une utilisation des locaux scolaires pour d'autres activités. La réforme des rythmes n'est pas obligatoire pour les écoles privées, mais le ministère souhaite "que le plus grand nombre d'élèves en bénéficie", et le privé sous contrat sera donc éligible au fonds.
LES GRANDES VACANCES, LE COLLEGE ET LE LYCEE CONCERNES PLUS TARD
La réforme ne concerne pour l'heure que la journée et la semaine en primaire. Suivront la réorganisation de l'année scolaire, le collège et le lycée. Modifier les vacances est tout sauf consensuel, avec les intérêts contradictoires du secteur du tourisme, des enseignants, des parents, des familles recomposées...