La Garde : Mobilisation contre un centre universitaire portugais

Environ un millier de manifestants, praticiens de professions médicales et paramédicales et étudiants, ont défilé  à La Garde (Var) pour réclamer la fermeture de l'antenne française du centre universitaire portugais Fernando-Pessoa.

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1.500 personnes selon les organisateurs, 850 selon la police, venues de Montpellier, Nice, Marseille, Toulouse, ou Bordeaux, ont marché entre l'hôtel de ville et le centre Pessoa, à l'appel notamment de l'Union nationale
des étudiants en chirurgie dentaire, de la Confédération nationale des syndicats dentaires, et d'organisations d'autres professionnels de santé (de sages-femmes et pharmaciens notamment).


"Chirurgiens dentistes en colère", "non à la sélection par l'argent", "notre diplôme n'est pas à vendre" ou encore "payer, c'est tricher", pouvait-on lire sur les banderoles.

Les manifestants contestent l'ouverture en novembre à La Garde d'une antenne du centre universitaire portugais, qui dispense en français des cours d'odontologie (médecine dentaire) et d'orthophonie à 90 étudiants. Ils estiment notamment que le centre tente de contourner le numerus clausus des professions médicales et paramédicales.

"C'est un enjeu de santé publique, un problème de formation", a déclaré le président du Conseil national de l'ordre des chirugiens-dentistes Christian Couzinou, lors d'un point presse.
"Ce n'est ni une université, ni une école privée, c'est une usine à faux diplômes. On est en face d'une escroquerie à grande échelle", a renchéri Patrick Solera (Fédération des syndicats dentaires libéraux).
Jacques Le Voyer, de l'Union des jeunes chirurgiens dentistes, a également souligné "l'absence inévitable de formation pratique, le centre n'étant pas rattaché à un établissement hospitalier". "Nul n'est censé ignorer la loi. Le ministre de tutelle a l'obligation légale et morale de fermer cet établissement", a-t-il poursuivi.
Selon les syndicats, la ministre de l'Enseignement supérieur Geneviève Fioraso a déposé une nouvelle plainte pour tromperie. En revanche, elle affirme, dans un courrier consulté par l'AFP, ne pas être en mesure de fermer l'établissement, renvoyant vers l'autorité judiciaire.
A la demande de la ministre, la justice avait déjà été saisie en novembre pour usage abusif du mot "université", appellation interdite aux établissements d'enseignement supérieurs privés. Depuis, l'établissement s'est rebaptisé "Centre universitaire Fernando-Pessoa".
Le centre assure de son côté délivrer des diplômes portugais, reconnus sur le territoire européen et permettant à leurs titulaires d'exercer en France.
Une nouvelle antenne du centre devrait ouvrir en septembre dans les locaux de l'IUT de Béziers (Hérault), où 190 étudiants sont attendus en septembre. Ce centre pourrait accueillir jusqu'à 570 étudiants d'ici à trois ans.

Reportage : Patrick Deus, Patrick Curt, Claude Pares




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