Un accord a été signé hier entre les organisations syndicales de Virgin et le mandataire judiciaire. Les salariés ont obtenu que le Plan de Sauvegarde de l'Emploi soit porté à 15 millions d'euros, au lieu des 8 millions prévus au départ.
L'intersyndicale Virgin estimait, en effet, à 15.000 euros par personne le coût d'un PSE "digne et décent".Sur ces 15 millions, "2,5 millions seront versés par l'actionnaire d'origine de l'enseigne Butler Capital Partners et le reste sera pris sur les fonds disponibles dans l'entreprise", a indiqué à l'AFP Karl Ghazi, délégué CGT.
"L'occupation de huit magasins par les salariés de Virgin pendant dix jours a clairement été la clef de la résolution de ce conflit, qui a marqué les cinq derniers mois de l'aventure Virgin", indique le communiqué commun des syndicats (CFTC, CFE-CGC, CGT, FO et Sud).
"Dans les heures qui viennent, les salariés vont quitter les magasins qu'ils occupent", précise le communiqué, avant la réunion lundi d'un comité d'entreprise portant sur le plan social qui concerne les 960 salariés de l'enseigne et la quarantaine de salariés des filiales. Les salariés seront licenciés dès le début du mois de juillet.
Lundi, le tribunal de commerce avait prononcé la liquidation judiciaire de l'entreprise après le rejet, la semaine dernière, des offres de reprise des enseignes Cultura et Vivarte.
De son côté, la présidente de Virgin, Christine Mondollot, avait déclaré que la liquidation judiciaire de l'enseigne constituait "un échec terrible qui coûte cher à tout le monde". Elle avait dit "regretter infiniment" le rejet des offres de reprise, qui auraient permis de "sauver des emplois".
Le 12 juin, la direction avait fermé définitivement ses 26 magasins pour des raisons de sécurité, après l'occupation de huit établissements par des salariés (Champs-Elysées, Barbès, Grands boulevards à Paris, Strasbourg, Rouen, Dunkerque, Avignon et Marseille).
Le dépôt de bilan de Virgin Megastore, racheté en 2008 par le fonds français Butler Capital à Lagardère (qui gardait 20% du capital), avait été prononcé en janvier. Dès le 14 janvier, Virgin était placé en redressement judiciaire, avec une périoded'observation de quatre mois pour trouver une solution.
Le 13 mai, un destockage massif des magasins avait été qualifié de "soldes de la honte".