La police marseillaise travaille sur une nouvelle piste "sérieuse" concernant le meurtre du jeune Jérémie, égorgé le 9 août dans le centre-ville de Marseille, sans pour autant abandonner celle conduisant à un marginal de 41 ans.
"Nous avons une deuxième piste, qui semble sérieuse, qui pourrait exonérer la première, mais il ne s'agit pas de mettre la charrue avant les boeufs. Il faut travailler les deux pistes, analyser ce qui peut accréditer l'une plus que l'autre", a déclaré à l'AFP le procureur-adjoint de la République Jean-Jacques Fagni. "Il est vrai que nous avions un suspect, mais nous n'avions pas tous les éléments de responsabilité. Cela dit, la nouvelle piste n'est pas plus valable que la première et il faut rester particulièrement prudent", a-t-il ajouté.
De source proche de l'enquête, on se montre plus affirmatif, indiquant que la piste du marginal de 41 ans est bel et bien abandonnée au profit de cette deuxième. L'examen des images vidéo aurait permis d'écarter la première hypothèse, tout comme les analyses ADN des effets personnels du suspect. Celui-ci, souffrant de troubles psychiatriques, avait été interpellé dans un foyer du centre-ville de Marseille le soir du crime. Il est actuellement interné à l'hôpital Edouard-Toulouse, où les enquêteurs ont toujours indiqué qu'ils allaient l'interroger lorsque son état le permettrait.
C'est le ministre de l'Intérieur lui-même, Manuel Valls, qui avait annoncé son interpellation le 11 août, jour du décès de Jérémie, expliquant que "l'auteur présumé ferait l'objet de soins psychiatriques sans consentement". De source proche de l'enquête, on ajoute que l'arme du crime serait finalement un tesson de bouteille, et non un couteau. Les résultats de l'autopsie font état d'un objet "pointu et tranchant".
Jérémie Labrousse, 22 ans, étudiant à l'école de commerce de Marseille Euromed, a été inhumé dans la plus stricte intimité samedi dans le village des Forges (Vosges), d'où il était originaire.