A la suite du placement en garde à vue d'un buraliste ayant tiré sur un braqueur, le ministre de l'intérieur a rappelé le rôle de l'Etat dans la sécurité des commerçants. Une réponse officielle à la crainte de l'autodéfense.
Interrogé par la presse à l'issue d'une rencontre avec les responsables des forces de l'ordre à Paris, le ministre, répondant à une question sur une "crainte d'autodéfense",
a répondu par l'affirmative.
"Je peux comprendre la peur des commerçants", a ajouté le ministre "mais c'est à l'État d'assurer la sécurité".
Manuel Valls : "Qu'il n'y ait aucune dérive vers l'autodéfense"
Dans son discours aux forces de l'ordre peu avant, fixant leur feuille de route, M. Valls avait fait allusion à ce braquage, sans le commenter, ainsi qu'aux "voisins vigilants", des initiatives se mettant en place localement afin de prévenir les cambriolages.
"Vous pouvez vous associer à ces initiatives à deux conditions", a dit le ministre à ses troupes. "La première est la politique partenariale", selon lui, "le seconde qu'il n'y ait aucune dérive vers l'autodéfense".
Cette nouvelle affaire du buraliste tirant sur un braqueur renvoie à celle, datant du 11 septembre dernier, du bijoutier de Nice. Ce dernier avait tué l'un des deux hommes qui venaient de le braquer avec une arme qu'il détenait de façon illégale. Depuis, l'homme de 67 ans a été mis en examen pour homicide volontaire et assigné à résidence sous bracelet électronique
RAPPEL DES FAITS
Lundi vers 06H45, un buraliste d'un quartier résidentiel du sud-est de Marseille a tiré avec un fusil à pompe armé de munitions de type gomme cogne sur trois hommes qui tentaient de braquer son commerce, blessant un adolescent de 17 ans.
Celui-ci, connu de la police, a été interpellé et souffre de blessures "n'inspirant pas d'inquiétude", a précisé la source proche de l'enquête. Ses deux complices ont pris la fuite.
Selon les premiers éléments de l'enquête confiée à la police judiciaire, les trois braqueurs cagoulés et armés se trouvaient dans le sas d'entrée du bureau de tabac
lorsque l'homme, l'oncle du gérant du commerce, a fait usage de son arme à trois reprises, a indiqué une autre source proche du dossier.
Le commerçant, qui avait déjà été attaqué il y a deux mois, a été placé en garde à vue, une procédure normale, a précisé une source proche de l'enquête.
Dans la vitrine du commerce, trois impacts étaient visibles tandis qu'à l'extérieur du tabac plusieurs cercles matérialisaient au sol les douilles de munition ramassées par les fonctionnaires de la police scientifique et technique,