Depuis le 16 octobre dernier elles sont mobilisées pour faire valoir leurs droits et leurs qualifications : être considérées en tant que personnel médical et non pas para-médical après 5 ans d'études.
C'est une grève silencieuse. Les sages femmes sont réquisitionnées par le préfet pour la continuité du service public. Elles travaillent donc, mais sur leur blouse : un sparadrap annonce : sage-femme en grève.
Une profession pas reconnue à la hauteur des compétences
L'ordre des sages-femmes décrit la profession comme "médicale", or pour l'instant, la qualification est celle de "para-médicale" A l'hôpital Sainte Musse, à Toulon, dans le Var, le mouvement est très suivi : 100 % de grévistes. Les 56 sages femmes ont décidé d'agrapher leurs revendications au document à remplir par les parents pour faire la déclaration de naissance.
Elles veulent obtenir le statut de "praticien hospitalier". Pour elles, ce serait enfin la reconnaissance des responsabilités qu'elles exercent, et surtout cela leur permettrait d'être mieux rémunérées.
1 700 euros brut en début de carrière
Je suis responsable de 2 vies : celle de l'enfant à naître et de sa maman avant, pendant et après l'accouchement, mes responsabilités pénales sont les mêmes que celles d'un médecin"
raconte Sophie Taciak. Sage-femme depuis 6 ans, elle ne comprend pas pourquoi son métier est si mal considéré.
"5 ans d'études payées 3, vous trouvez ça normal ?" Sophie Le Berre débute sa carrière et dénonce les difficultés de sa profession. "Depuis plus de 10 ans il n'y a pas eu de revalorisation des grilles de salaire. De plus, chômage et précarité ont maintenant touché la corporation."
Une manifestation est prévue à Paris le 7 novembre prochain.
Le reportage de Mariella Coste et Pauline Guigou à Toulon :