Deux ans de prison requis contre un policier de Marseille

Des nez et des chevilles cassés après une intervention policière pour un tapage nocturne. Le tribunal correctionnel de Marseille a requis ce vendredi deux ans de prison dont un avec sursis contre un policier. Ce motard de la sécurité routière est jugé pour violences aggravées en janvier 2012..

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Deux ans de prison, dont un avec sursis, ont été requis vendredi par le tribunal correctionnel de Marseille contre un policier prévenu de violences aggravées après le dérapage d'une intervention policière pour tapage.

"Les policiers dérapent"

Dans la nuit du 17 au 18 janvier 2012, une équipe de trois policiers est appelée pour nuisances sonores par des occupants d'un immeuble du centre-ville: quelques étudiants et jeunes actifs célébrent un diplôme. Le ton monte entre les jeunes et les fonctionnaires, qui appellent du renfort: au total, 27 policiers seront dépêchés. Et là, selon les mots du président Mohamed Mahouachi, "les policiers dérapent".

Une vidéo montre une intervention musclée

Ils entrent dans l'appartement et font usage de gaz lacrymogène. La suite a été en partie filmée par un voisin, un directeur de recherche au CNRS de 47 ans, à travers l'oeilleton de son appartement, une vidéo qui montre une intervention musclée. Sur les images diffusées à l'audience, on voit les jeunes gens descendre dans la cage d'escalier, mains sur la tête, sous les insultes des fonctionnaires, et prendre chacun des coups lors de leur passage. On y voit notamment le seul policier poursuivi, un motard de la sécurité routière de nuit, y donner des coups de tonfa.

Des nez et chevilles cassés

La vidéo permet d'imaginer la violence de ce qui se passe après, souligne le président. Car les jeunes racontent tous la même histoire: ils ont été passés à tabac en bas de l'immeuble, avant d'être menottés et mis en garde à vue pendant 36 heures. Bilan, des nez et chevilles cassés, des ecchymoses et des brûlures d'abrasion. Ironie de l'histoire, les six victimes... étaient jugées vendredi pour violences aggravées envers les policiers. A l'audience, le président et le procureur, qui a demandé leur relaxe, se sont bien demandé ce qu'ils faisaient parmi les prévenus.

Des policiers prétendent avoir reçus des coups

Deux policiers intervenus initialement (pas poursuivis, mais parties civiles) disent avoir été encerclés. Des déclarations qui "posent problème", explique
le président, constatant les incohérences entre les blessures et les coups qu'ils prétendent avoir reçus.

S'il n'y avait pas eu de vidéo, c'est encore votre parole qui l'aurait emporté, vous le savez bien"


observe le Président. "Des sept équipages, personne n'a entendu des cris, personne n'a rien vu. Si un policier avait été blessé, tous les policiers auraient été témoins", s'est insurgé le procureur Sylvie Canovas, évoquant la "nausée que (lui) inspire la vidéo".
Le délibéré sera rendu le 13 décembre.
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