Les antiracistes dressent le bilan des villes du FN

Plusieurs centaines de militants antiracistes se sont réunis dimanche à Fréjus dans le Var pour tirer un premier bilan des "100 jours" des "onze villes administrées par le FN".

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Répondant à l'appel du Forum républicain, du Comité d'action de Fréjus contre la municipalité Front national, de l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) et de SOS Racisme, quelque 200 militants ou simples citoyens ont participé à cette journée "de coordination nationale des comités de vigilance contre le Front national", ont précisé des organisateurs.
Au menu, un état des lieux des premières actions du parti de Marine Le Pen dans les 11 villes (Fréjus, Mantes-la-Ville, Beaucaire, Le Pontet, Hayange, Cogolin, Hénin-Beaumont, Villers-Cotterets, Le Luc, 7e secteur de Marseille, Béziers) remportées par le FN ou par des formations apparentées lors des dernières élections municipales.
Dans l'après-midi, les participants devaient échanger sur les "outils pour lutter localement" contre le FN et évoquer leurs pratiques respectives.
"Notre objectif est de rappeler que ces villes ne sont pas dirigées par un parti comme les autres", a indiqué à l'AFP Elsa Di Meo, du Forum républicain.
Cette militante a énuméré les dérapages des municipalités frontistes, évoquant la police municipale envoyée à Beaucaire "pour expliquer qu'il ne faut pas mettre de musique orientale dans les mariages", les acteurs sociaux privés de subventions
à Fréjus, ou "Stéphane Ravier (maire de secteur à Marseille) qui demande aux employés municipaux de s'exprimer en français". Selon elle, ces mesures visent à "stigmatiser" une partie de la population.

"Le FN capitalise sur une stratégie de normalisation de son discours"

précise-t-elle. "Ce qui fait que de plus en plus de gens votent pour lui", a affirmé de son côté Sacha Reingewirtz,
président de l'UEJF, ajoutant que ce mouvement s'accompagne également d'une "libération de la parole raciste, homophobe ou antisémite".
"Cette journée marque une nouvelle manière de préparer la reconquête républicaine", a ajouté M.Reingewirtz.
Pour le président de SOS Racisme, Dominique Sopo, ce premier état des lieux a permis de faire remonter des témoignages qui prouvent que "dans son ADN", le FN n'a pas changé depuis les municipales de 1995,

il reste une matrice de haine".


Selon M. Soto, dans ces villes FN, "le climat se dégrade" et "la parole raciste (s'y) libère".
Pour Elsa Di Meo, ce que fait le FN dans les villes qu'il administre fait partie d'une stratégie à deux étages qui n'a d'autre objectif que "de préparer une machine de guerre pour Marine Le Pen en 2017".
Mme Di Meo, une socialiste fréjusienne qui avait retiré sa liste après être arrivée au 1er tour derrière l'extrême droite, a indiqué qu'une nouvelle journée de coordination sera organisée courant septembre pour faire "un bilan à six mois des élections".
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