Réunis hier soir en assemblée générale, les salariés de la SNCM ont décidé de reconduire pour 24 h la grève entamée le 24 juin. C'est la première fois à la SNCM qu'une large intersyndicale (à l'exception duSyndicat des travailleurs corses) mène une grève reconductible en saison estivale.
Les salariés de la compagnie maritime SNCM, opérateur historique des liaisons Corse-continent, ont reconduit samedi leur grève, réclamant que le secrétaire d'État aux Transports Frédéric Cuvillier descende à Marseille.
Réunis en AG à Marseille mais aussi sur les bateaux bloqués depuis le début du mouvement le 24 juin, ils ont voté "à l'unanimité" pour reconduire pour 24h la grève, au lendemain de la tenue d'un nouveau conseil de surveillance (CS), a indiqué Maurice Perrin, délégué CFE-CGC et représentant des actionnaires salariés au CS.
C'est la première fois qu'une large intersyndicale reconduit une grève en saison estivale.
Le ministre propose un rendez-vous à Paris
Un rendez-vous a été proposé à Paris lundi en fin de journée par le ministre des transports aux représentants des salariés, a indiqué samedi le secrétariat d'État.
Évoquant pour sa part une invitation en préfecture à Marseille lundi à 17H30, l'intersyndicale précise qu'elle s'y rendra, ajoutant que les personnels y espèrent la présence de Frédéric Cuvillier.
Samedi, plusieurs élus marseillais, dont le président (UMP) de la communauté urbaine Guy Teissier, la sénatrice (PS) Samia Ghali et le député (PS) Patrick Mennucci, ont été reçus à leur demande en préfecture.
Ils "ont insisté sur la nécessité pour l'État de tenir ses engagements", a indiqué Guy Teissier, alors que le conseil communautaire a voté une demande d'audience auprès du Premier ministre.
"Au moment où l'État intervient au plus haut niveau et de manière très insistante sur l'avenir d'Alstom dans lequel il ne détient aucune participation, les élus s'étonnent et s'indignent de l'absence de réaction de l'État dans le dossier de la SNCM, compagnie dont il détient 25% du capital".
Au cours du conseil de surveillance vendredi, les deux principaux actionnaires de la SNCM, l'État et Transdev, ont refusé de participer au vote sur la prolongation d'une lettre d'intention pour la commande de quatre nouveaux navires, réclamée par les syndicats.
Un revirement du gouvernement ?
Les syndicats, qui dénoncent "un revirement" du gouvernement, rappellent que celui-ci avait voté la lettre d'intention de commande des bateaux, et même lancé une mission sur la recherche de financements. Cette commande faisait partie d'un plan de relance, incluant un pacte social qui a été enclenché avec 500 suppressions de postes (sur 2.600).
Transdev ne souhaite pas confirmer la lettre de commande, du fait de questions sur le financement. Une décision justifiée par l'état des finances de la compagnie et la sanction de l'Union européenne, qui demande à la SNCM de rembourser 440 millions d'euros d'aides publiques jugées illégales.
De son côté, l'État a annoncé des "discussions" avec la Commission européenne pour trouver une solution à cette menace de remboursement.