Le festival "In" d'Avignon a limité la casse cet été avec 90 % de fréquentation maintenue, malgré le conflit social des intermittents, et les journées d'intempérie. 14 représentations ont été annulées sur les 289 prévues. Olivier Py, le directeur, remercie la confiance du public et les salariés.
La 68e édition du Festival d'Avignon a bien eu lieu en dépit des menaces d'annulation liées au conflit des intermittents du spectacle, mais 12 représentations ont été annulées pour grève, et 2 pour intempéries, soit un total de 300.000 euros de pertes, selon le bilan publié samedi."Le festival a eu lieu, grâce à l'effort collectif des salariés qui se sont battus pour qu'il ait lieu, et grâce au public, qui n'a pas lâché dans une situation extrêmement difficile", a indiqué à l'AFP Olivier Py, dont c'était la première édition.
La fréquentation a atteint 90%. Pour le directeur du festival,
"dans le contexte général chaotique cela me semble vraiment incroyable, c'est pour ça que je remercie le public"
a-t-il souligné.
Elle s'était établie l'an dernier à 95%, dans un contexte parfaitement normal.
Trois journées de grève, les 4, 12 et 24 juillet, ont eu lieu cette année à l'appel de la CGT-Spectacle et de la Coordination des intermittents et précaires, en lutte contre la nouvelle convention chômage qui durcit les règles d'indemnisation des intermittents.
La mobilisation a atteint un pic le 12 juillet, avec 9 représentations annulées, avant de s'essouffler. Le 24 juillet, le personnel a voté contre la grève et une seule représentation a été annulée et reportée.
57 spectacles étaient programmés. 277 représentations ont au lieu des 289 prévues, réduisant le nombre de places de 129.288 à 120.656. Deux spectacles annulés ont pu être reportés.
La vente des billets a souffert des craintes d'annulation: "On a eu une baisse de l'achat des places de 6% au début du festival, au moment où les gens ne savaient pas s'il aurait lieu ou pas", précise Olivier Py.
"C'est une baisse qui a impacté les spectateurs venant des autres régions, alors que les Avignonnais ont bien acheté les places."
"Il faut que l'Etat prenne ses responsabilités parce que sinon, on ne pourra pas faire un festival à l'identique l'année prochaine"
explique Olivier Py. "Il faudra choisir entre l'action sociale (un travail important est mené avec les collèges et lycées notamment) la production des spectacles, ou un festival plus court", souligne le directeur.
Le budget du Festival d'Avignon est de 12 millions, mais la partie affectée à la création est "d'un peu moins d'un million, c'est-à-dire qu'on perd un tiers de cette marge", constate Olivier Py.