Le match Bastia-Nice sent le soufre ce samedi et promet d'être très tendu dans les tribunes après les incidents du match aller, marqué par l'envahissement du terrain par les supporteurs niçois et des scènes de bagarres au coup de sifflet final.
Alors que la Préfecture de Haute-Corse a interdit le déplacement des Niçois en raison de risques de troubles à l'ordre public, les fans bastiais ont déjà annoncé la couleur sur les réseaux sociaux et pronostiquent l'enfer aux joueurs de l'OGCN au stade Armand-Cesari, lors de cette rencontre de la 28e journée de L1.
Les Bastiais n'ont visiblement pas accepté l'affront fait à leur drapeau et à leurs joueurs en octobre dernier à l'Allianz Riviera à Nice.
Dans une atmosphère lourde après l'interdiction de déplacement des supporteurs bastiais à Nice, Jean-Louis Leca, le gardien remplaçant du club corse, avait ce soir-là brandi une bandera (drapeau corse) au coup de sifflet final pour fêter la victoire du SC Bastia (1-0). Un geste qui avait provoqué la
colère des supporteurs niçois dont près de deux cents avaient envahi la pelouse pour tenter d'agresser les joueurs corses.
Bien aidés par certains stadiers, dont un auteur de coups sur Modesto et Romaric,les pensionnaires de la tribune populaire niçoise avaient déversé leur colère sur les membres du SC Bastia.
Des incidents punis de deux matches à huis clos partiel par la commission de discipline de la LFP et par des interdictions de stade et de la prison avec sursis à l'encontre de quatre supporteurs niçois.
En revanche, le stadier, coupable d'agression sur les joueurs corses, n'a toujours pas été entendu par la justice malgré la plainte du club bastiais.
Une "clémence" qui, sur l'île, n'est toujours pas digérée.
"C'est tout simplement scandaleux" s'emporte-t-on dans l'entourage du club. Un de nos supporteurs fait actuellement de la prison ferme pour bien moins que ça. Si ces incidents s'étaient produits à Bastia, on nous aurait fermé le stade à vie" !
"C'est désormais du passé" pour Jean-Louis Leca
Jean-Louis Leca, l'un des principaux protagonistes des incidents d'octobre dernier, a toutefois tenté d'apaiser l'ambiance cette semaine."Je pense n'être coupable de rien lors de ce match face à Nice, a-t-il assuré. En revanche, c'est désormais du passé. Je n'ai de sentiment de revanche
envers personne et seule notre victoire m'importe. L'objectif sera d'avoir 36 points à l'issue de cette soirée. Mais attention de ne pas en avoir 31 ou 32 car les Niçois vont essayer de nous pousser à la faute en provoquant nos supporteurs. Il faudra que les arbitres et les instances soient très vigilants. L'objectif est de faire une grande fête et de ne parler que de football."
Une fête que les Corses préparent depuis plusieurs jours avec notamment des appels à venir muni de Bandera pour animer les tribunes et faire un pied de nez à l'arrêté préfectoral du match aller qui avait interdit en plus des supporteurs bastiais, tout objet à l'effigie de la Corse. Des points de ventes de drapeaux seront d'ailleurs installés tout autour du stade.
"C'est cette belle image de la Corse que nous devrons donner à l'issue de la rencontre", espère Ghislain Printant.
Le coach du SC Bastia ne veut d'ailleurs parler que de football. "C'est un match capital pour le maintien et il faudra s'imposer. C'est la seule chose qui doit nous animer", prévient-il.
Modesto : "J'espère qu'il n'y aura pas de provocation de la part des joueurs niçois... C'est vite fait..." #SCBOGCN
— SC Bastia (@s_c_bastia) 6 Mars 2015
Un état d'esprit partagé par son homologue niçois, Claude Puel. "J'ai pour habitude de m'en tenir au jeu", explique-t-il avant de glisser "un arbitre sera là pour que se déroule un vrai match de foot et que l'intégrité des footballeurs soit protégée".
Les Niçois savent que l'accueil sera houleux et que cette rencontre vaudra cher dans la course au maintien.
"Redouter ce déplacement après les incidents de l'aller, c'est vraiment l'erreur à ne pas commettre indique Nampalys Mendy. Ce sera un match d'hommes. Si on ne répond pas présent dans le combat, ce sera compliqué. Il n'y a pas de raison d'avoir peur".