Les taxis ont encore manifesté ce mardi contre l'arrivée d'Uber et de son service à prix cassés à Marseille. Certains s'en sont pris à des chauffeurs travaillant déjà pour le géant, et ont posté sur internet des vidéos montrant des scènes d'intimidation parfois musclées.
Insultes et jet d'oeuf
Dans cette vidéo postées par un certain Danny Taxi, on voit les professionnels marseillais "piéger" un chauffeur Uber qu'ils ont appelé en se faisant passer pour un client. La voiture est encerclée, les pneus dégonflés, le chauffeur Uber insulté.Posted by Danny Taxi on lundi 8 juin 2015
Tiré sans ménagement hors de son véhicule, l'homme "piégé" se retrouve seul au milieu d'un attroupement en colère, l'un d'eux lui écrase un oeuf sur la tête, d'autres proposent de lui jeter de l'eau..
Sur une autre vidéo postée sur la même page Facebook, les chauffeurs de taxis encerclent un autre autre véhicule devant la préfecture puis un troisième. Sans qu'on en ait la preuve à l'image, ils affirment que l'homme dans la voiture porte un bracelet électronique.
Troisieme UBER pieger !!!!!!
Posted by Varennes Nicolas on lundi 8 juin 2015
Reçus en préfecture
Mardi matin, une cinquantaine de taxis se sont positionnés aux abords de la préfecture. D'autres ont pris place autour de la gare TGV d'Aix, de l'aéroport Marseille Provence à Marignane et de certaines portes du Grand port maritime de Marseille (GPMM).Nous demandons la prise d'un arrêté préfectoral interdisant l'utilisation de l'application UberPOP, comme cela a pu se faire dans d'autres villes",
a expliqué Rachid Boudjema, le secrétaire général du syndicat marseillais. Les représentants des taxis marseillais devaient être reçus ce mardi matin en préfecture. Ils étaient ressortis insatisfaits de la première réunion organisée lundi soir après les incidents autour de la session de recrutement d'Uber.
Opérations de contrôle
Dans un communiqué, la préfecture rappelait "que les conducteurs qui exerceraient illégalement la profession de taxi ou de conducteur de VTC, s'exposeraient à des sanctions pénales d'un an d'emprisonnement et de 15.000 euros d'amende pouvant être assorties de peines complémentaires de suspension du permis de conduire pendant cinq ans ainsi que de la confiscation du véhicule". Le préfet, Michel Cadot, rappelait aussi dans ce texte que dans un jugement de première instance du TGI de Paris la société Uber a été déclarée "coupable des faits de pratique commerciale trompeuse ... en donnant l'impression que ce service (UberPOP) est licite alors qu'il ne l'est pas". La société californienne a fait appel. La préfecture précise que "des opérations de contrôle seront menées avec une particulière vigilance au cours des prochains jours afin de faire respecter le droit".Voir le reportage d'Alexandre Lepinay et Joe Lovett :