Une louve aperçue "à proximité d'un élevage de bovins" dans les Alpes-de-Haute-Provence a été lundi le premier loup abattu en France pour l'année 2020, a-t-on appris mardi auprès d'une association et de la préfecture.
L'abattage a été effectué "par un lieutenant de louveterie, dans le cadre d'un tir de défense" et dans un secteur "qui avait subi deux attaques sur des élevages en septembre 2019 et janvier 2020", a précisé la préfecture.
L'association FERUS "pour la défense et la sauvegarde des grands prédateurs" a condamné dans un communiqué "une politique absurde et inutile" de l'Etat français qui "continue de faire n'importe quoi", "à l'heure où les grands discours s'inquiètent de la crise majeure que subit la biodiversité".
L'association dénonce les abattages de loups comme "une mauvaise solution pour les troupeaux", qui ne permet pas "de faire baisser la prédation".
En 2019, 14 loups ont été abattus dans les Alpes-de-Haute-Provence (dont 12 légalement), contre huit en 2018, une augmentation due "au relèvement du quota" selon la préfecture.Premier #loup tué en 2020... Une politique absurde et inutile. Les tirs de loups peuvent s’avérer contre-productifs en augmentant la prédation, notamment sur les troupeaux peu ou mal protégés, ce qui constitue un grand nombre de troupeaux dans les #Alpes https://t.co/uH0APsKtgq pic.twitter.com/d5ZlexzxWq
— FERUS (@OursLoupLynx) January 28, 2020
Pour la France entière, ce sont 98 loups qui ont été abattus en 2019, contre 51 en 2018, selon les chiffres de la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement Auvergne-Rhône-Alpes, chargée de la mission loup pour tout le territoire français.
Le seuil initial de 90 loups pouvant être abattus en 2019 ayant été atteint dès septembre, ce quota avait été relevé à 100 loups. En 2020, le "plafond autorisé" est toujours de 90 loups.
En 2019, 12.487 animaux ont été victimes des loups en France, contre 12.055 en 2018. La preuve selon FERUS que "les tirs de loups ne font pas baisser la prédation".
586 constats d'attaque ont été ainsi dressés dans les Alpes-de-Haute-Provence par la chambre d'agriculture. Un chiffre en augmentation de 8,3 % par rapport à 2018.