Ce week-end des 25 et 26 janvier, le public est invité à participer à l'opération nationale de comptage des oiseaux des jardins. À quoi cela sert-il ? Comment faire lorsqu'on n'y connaît rien ?
Que vous ayez la chance de disposer d'un jardin ou que vous viviez à proximité d'un joli parc, la proposition est tentante. Ce week-end, pendant une heure, installez-vous dans une chaise longue ou sur un tronc d'arbre, et observez.
Tom Bettini, éducateur naturaliste à la Ligue pour la protection des oiseaux dans les Alpes-Maritimes, vous explique pourquoi ce temps de détente sera aussi très utile.
À quoi sert le comptage des oiseaux des jardins ?
Tom Bettini : "L'opération permet déjà de sensibiliser le public à la biodiversité et au milieu qui l'entoure.
Ensuite, ce comptage permet de voir l'évolution des populations d'oiseaux dans les jardins. Certaines espèces y ont fait leur apparition : des oiseaux, qu'on avait tendance à voir plutôt dans des milieux agricoles, ont changé de milieu. Ce comptage est ce qu'on appelle un bio-indicateur, qui nous permet de savoir comment se porte le milieu dans lequel on vit."
Sans être spécialiste, comment peut-on participer ?
Tom Bettini : "Il suffit de se rendre sur le site oiseauxdesjardins.fr. On y trouve des tableaux avec quantité d'oiseaux représentés, et leurs noms. Avec ce support visuel, on va pouvoir très facilement savoir à quelle espèce on a affaire.
Le protocole d'observation est aussi clairement expliqué. Le but est de se poser dans son jardin ou même dans un jardin public pendant une heure et de noter les espèces que l'on voit. Ne comptez que les oiseaux qui sont posés, pas ceux en vol ! L'important est de compter les espèces aperçues plutôt que le nombre d'individus : si je vois une mésange bleue venir dans le jardin puis repartir, puis une autre revenir, je ne la compte pas deux fois !"
Après plus de 30 ans de comptage, quels enseignements en tire la LPO ?
Tom Bettini : "Malheureusement, le premier enseignement, est une perte globale de biodiversité (NDLR : selon une étude publiée par le CNRS en 2023, le nombre d'oiseaux a décliné de 25 % en Europe en 40 ans, et jusqu'à près de 60 % pour certaines espèces).
Il y a de moins en moins d'oiseaux parce que la nourriture se fait plus rare, notamment en raison de l'utilisation des pesticides. Mais, dans les jardins, on peut constater que certaines espèces sont plus présentes que les années précédentes. L'oiseau qu'on voit le plus aujourd'hui, c'est la mésange charbonnière. Puis vient le merle noir. C'est une bonne nouvelle, parce que le merle avait été touché par un virus en 2018. Aujourd'hui, il se porte très bien.
Certains oiseaux se rapprochent de nous, parce qu'on les nourrit à la mangeoire. C'est le cas de certaines espèces forestières à la base, comme le pic épeiche qui vient grignoter dans nos jardins. Même chose pour le jet des chênes."
L'autre enseignement positif, c'est l'intérêt grandissant du public pour les oiseaux des jardins : depuis le début de l'année, on compte 49 000 contributions sur le site, et pas moins de 8 millions depuis sa création."
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Si vous hésitez à vous lancer seul dans le comptage des oiseaux, les groupes locaux de la Ligue pour la protection des oiseaux Paca vous invite à les rejoindre samedi 25 et dimanche 26 janvier pour des sorties d'observation en leur compagnie.
Vous trouverez tous les rendez-vous dans l'agenda de la LPO Paca.