Une mère de famille s'est jetée du 1er étage pour échapper à la violence de son mari. Elle souffre d'une fracture du bassin et de blessures autour des yeux. Son conjoint a été placé sous contrôle judiciaire. Cinq plaintes avaient été déposées au commissariat de Cannes depuis 2015.
Samedi soir, une femme d'une trentaine d'années s'est jetée du premier étage pour échapper aux coups de son mari. Le drame s'est déroulé dans le quartier de Cannes La Bocca, sous les yeux de leur fille âgée de 5 ans.
Fracture du bassin
La mère de famille souffre d'une fracture du bassin et de blessures autour de l'orbite des yeux. Des blessures évaluées à 45 jours d'ITT.
Contactée, la procureure de Grasse en charge de cette affaire donne des précisions. Fabienne Atzori explique : "le conjoint admet qu'il y a eu une dispute mais il conteste toute violence ce soir-là". Il nie aussi toute violence actuelle ou passée.
Cinq procédures pour violences depuis 2015
Or, la justice a retrouvé cinq procédures pour violences conjugales enregistrées depuis 2015. Des démarches effectuées au commissariat pour signaler des faits dans le cadre d’une "séparation assez douloureuse." Leur vie commune était assez instable. Lui, avait quitté la France pour se rendre en Tunisie.
Placé sous contrôle judiciaire
Il a été placé en garde à vue après les faits et présenté à un juge d’instruction. Compte tenu de la répétition des faits, le juge de la liberté et de la détention l'a placé sous contrôle judiciaire. L’épouse est toujours hospitalisée. Afin de ne pas traumatiser davantage la petite fille, son audition n'est pas encore prévue.
Le parquet a ouvert une information judiciaire pour violences habituelles par conjoint. Un nouveau drame qui intervient alors que le Grenelle des violences conjugales vient de s'achever (cf. encadré).
Les conclusions du grenelle des violences conjugales
Le 25 novembre 2019, journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, le Premier ministre Edouard Philippe a conclu le Grenelle des violences conjugales à Matignon en annonçant une série de mesures pour lutter contre ce fléau :- Un aménagement du secret médical afin de permettre à tout médecin et soignant de porter à la connaissance du procureur des faits de violences conjugales sans l’accord de la victime, « en cas de risque sérieux de renouvellement de celles-ci ».
- De permettre au juge pénal de statuer sur l’exercice de l’autorité parentale en cas de condamnation pour violences conjugales.
- Une suspension automatique de l’exercice de l’autorité parentale du conjoint mis en examen pour homicide volontaire de l’autre parent.
- Un renforcement des mesures de suivi de l’auteur et de prévention de la récidive (éviction du conjoint violent, suivi renforcé de l’auteur…) après une évaluation par une équipe pluridisciplinaire.