Une fillette de 7 ans a été percutée par une moto, jeudi soir, à Vallauris (Alpes-Maritimes). Elle est toujours dans un état grave et le conducteur de 19 ans a été placé en garde à vue.
Jeudi dernier vers 19h, le conducteur d'un deux-roues remontait une file de voitures à grande vitesse, lorsqu'il a percuté une fillette qui traversait un passage piéton avec son frère de 11 ans. Les secours ont précisé à nos confrères de France Bleu Azur que la fillette a alors été projetée sur une dizaine de mètres. Le parquet de grasse a précisé que la roue avant était levée au moment des faits, et que l'enfant était inconsciente à l'arrivée des pompiers, qu'elle souffrait d'un traumatisme crânien, ainsi que de multiples blessures. Les témoins du drame et les habitants de la rue sont sous le choc.
Il ne faut pas attendre qu'il y ait un mort pour faire quelque chose ! I faut faire avant ! Maintenant, c'est trop tard ! Une vie qui est partie, ne peut pas revenir.
Une habitante déjà témoin du renversement d'un enfant à ce passage piétons
Le parquet informe que la fillette, dont le pronostic vital est engagé, a été placée dans un coma artificiel à l'hôpital de Nice dès jeudi. Le père de la jeune victime a publié le post suivant. Au moment où nous publions, la fillette est toujours en vie.
Le conducteur n'est pas connu de la Justice : il a été contrôlé négatif aux stupéfiants, à l'alcool. le parquet précise qu'il a été placé en garde à vue jeudi soir des "chefs de blessures involontaires ayant entraîné une incapacité totale de travail supérieure à trois mois par violation manifestement délibérée d’une obligation particulière de sécurité ou de prudence par conducteur de véhicule terrestre à moteur".
Plus de 3 000 véhicules par jour
Le maire de la commune, Kevin Luciano, affirme avoir déjà attiré l'attention du Département : "j'ai demandé à mieux sécuriser cet axe, pour aussi fluidifier la circulation, car environ 3 000 véhicules passent sur cette route", "ce qui rend difficile la sécurisation". Mais il reconnaît que le Département a "une faible marge de manœuvre à cet endroit" et précise que selon les statistiques d'accidentologie, "ce n'est pas une voie catégorisée comme dangereuses. Il n'y pas eu d'accidents mortels depuis très longtemps ...". Pour le premier édile, il ne faut pas se tromper de combat.
On n'a pas à faire à un problème de route, on a à faire à un problème de délinquance (...) c'est un individu qui au mépris de tout les règles a commis l'irréparable. C'est bien de ça dont il s'agit, il ne faut pas inverser les choses.
Kevin Luciano, maire de Vallauris
Le maire a repris les termes utilisés par la compagne du gendarme décédé lors d'un contrôle routier à Mandelieu-la-Napoule le 26 août dernier : "La France tue par son laxisme, la France tue parce qu'on n'est pas assez sévère". "Le problème est dans le respect des lois" .
La certitude de la peine doit empêcher la délinquance, c'est ce qui fait que celui qui va peut-être passer à l'acte va avoir un temps de réflexion, et il va s'arrêter.
Kevin Luciano, maire de Vallauris
Le Directeur Général Adjoint pour les services techniques du Département des Alpes-Maritimes, Marc Javal, précise dans un communiqué : "Même s’il s’agit d’une route départementale, cette portion située en agglomération relève exclusivement des pouvoirs de police et des projets d’aménagement potentiels du maire. Le service des routes du Département se tient prêt à conseiller et à travailler en étroite collaboration avec la municipalité pour améliorer la sécurité des riverains. Néanmoins, aucun aménagement ne pourra résoudre les comportements individuels irresponsables qui amènent à ce genre de drame".
Une pétition pour améliorer la sécurité
Depuis des années, les habitants du quartier alertent sur la dangerosité de cette départementale, l'avenue du Tapis Vert, où s'est produit le drame. Une pétition en ligne a été ouverte par les habitants du quartier pour demander "des mesures de sécurité routière".
Dans cette pétition, ils décrivent la dangerosité du lieu de l'accident : "les deux voies de l'avenue sont étroites et le stationnement y est difficile, obligeant les riverains à se garer partiellement sur les trottoirs, réduisant ainsi l'espace pour les piétons. Cela cause une visibilité très réduite aux passages piétons en raison des voitures et surtout les camions stationnés juste avant."